mercredi, février 02, 2011

La femme à côté de l'homme

(Un article de Simon MADEKO, osb - Photo: Ayaas)

Selon notre guide, la vie chrétienne est une expérience de perfection qui est le fruit de la maturité dans l’amour dont le moine est le miroir. Ce qui ne serait pas possible sans la femme à l’horizon. C’est comme qui dirait, l’homme et la femme partageant une même nature selon la volonté du Créateur (Gn 2, 18-25), une authentique réalisation de l’un et de l’autre n’est possible que par leur présence réciproque, celle de la femme en particulier, qui tout en étant ontologiquement chargée de pesanteur sensuelle et affective, reste stimulante et féconde. C’est l’expérience de Benoît aux prises avec sa nourrice, sa tentatrice, sa sœur Scholastique et la folle qui guérit à Subiaco alors qu’il était déjà mort. La femme se présente dans son chemin comme un point de rencontre entre l’homme et Dieu par sa vocation naturelle de génératrice de la vie et de réceptivité. 

(…)Nos milieux sont pleins de clichés sur la femme et de ses rôles dans la vie du prêtre. Il n’est qu’à penser ici aux constructions qui courent les rues s’agissant de la relation entre prêtres et religieuses perçue souvent et essentiellement en termes de liaison coupable. Une telle lecture de la présence de la femme dans la vie de l’homme se base sur une anthropologie féminine négative qui fait essentiellement de la femme une machine à charmes pour la détente de l’homme. L’une et l’autre sont perçus dans ce contexte comme des menaces mutuelles sur le chemin de la perfection.

(…)Et pourtant, en rester à ce niveau serait oublier l’aide précieuse que femmes et prêtres se prêtent mutuellement dans la réalisation tant de leurs personnes, de leurs vocations que de l’exercice de la mission qui en découle. Cette aide se situe souvent au niveau affectif au sens général, matériel, intellectuel et spirituel.

(…)La femme dans ce contexte, tout en se présentant au prêtre avec sa pesanteur ontologique comme une présence coûteuse ne demeure pas moins nécessaire comme un stimulant et une collaboratrice sur le chemin d’authenticité de l’être et du savoir faire par rapport à son identité propre.

(…)Mais c’est surtout aussi à la femme elle-même qu’il revient de se libérer des carcans dans lesquels des traditions et des sociétés l’ont enfermée en apprenant à se présenter autrement à côté de l’homme par la valorisation de sa capacité de la vertu à laquelle elle peut entraîner  l’homme. (Simon MADEKO)

Texte extrait de l’article « La femme à côté de l’homme dans la tradition monastique : une présence coûteuse mais stimulante sur le chemin de la perfection » - L'Auteur nous informe que cet article a été publié dans La Samaritaine, Revue de l'Association des Théologiennes et (femmes) Canonistes de Kinshasa (ATHECAK), 2010, vol. II, p.105-130.   

33 commentaires:

Anicet a dit…

Wow ! un sujet intéressant au moment où l’église catholique est sur la sellette d’abus sexuels. Les saints et les saintes ont peut-être eu la grâce de ne pas succomber. L’auteur de cet article n’ose pas présenter des expériences négatives du passé. Pourquoi ce silence ? La grande erreur des hommes et des femmes de Dieu aujourd’hui c’est de masquer leur identité profonde de créature, d’homme ou de femme, sous prétexte d’aspiration à la perfection même quand on n’y est pas appelé réellement. Ils pensent y arriver sans corps ! Et pourtant le corps est « le temple de l’Esprit ». Vivre authentiquement sa vocation signifie combattre l’hypocrisie qui, malheureusement, caractérise souvent ceux et celles qui se croient prédestinés à la sainteté.

Simon Madeko a dit…

Anicet, rien a été masqué. Bien au contraire! Il est bien dommage de ne pas avoir sur le lien tout l'article qui analyse des sources précises avant d'arriver à l'actualisation. Les sources analysées ont donné un principe: Pour les milieux monastiques antiques, la femme constitue un danger pour l'homme dans la réalisation de sa vocation. Elle est dans ce contexte à fuir! Jean Cassien va jusqu'à dire que le deuxième ennemi des moines à côté des évêques, c'est la femme. Cependant, le même contexte signale des expériences positives et stimulantes de la présence de la femme à côté de l'homme sur le chemin de la sainteté. C'est le cas de Mélanie qui aide Evagre le Pontique à guérir son immaturité affective et qui collabore dans la neutralité avec Ruffin d'Aquilée. Mais il faut surtout signaler la figure de grande envergure qu'est Macrine la Jeune à côté non seulement de ses frères mais aussi d'autres hommes à qui elle a apporté son expertise spirituelle. Cette dynamique possible et impossible s'agissant de la femme sur la chemin de l'homme dans la réalisation de sa vocation est synthétisée dans la vie de Saint Benoît qui ''brûle'' avec une "femme virtuelle" dans sa grotte après s'être séparée avec sa nourrice mais qui est appelé à affronter dans la vérité et sans scrupule l'autre que lui même mais différente, la femme à travers sa sœur. Il en sort pleinement homme avec la capacité de gérer le pôle "désidérant" de sa dimension affective avec la femme folle qui guérit dans la grotte où il avait vécu alors qu'il était déjà mort.
L'article a bien eu en vue, dans l'actualisation, la question de pédophilie et d'abus sexuels qui impliquent des prêtres. A cela s'ajoute la perception culturelle de la femme. Mais, j'ai voulu montrer qu'il n'y a pas que cela. Et la Sr Josée Ngalula dans un texte qui précède le mien a passé en revue des textes normatifs pour l'Eglise catholique de rite latin sur la question qui montrent bien que la présence de la femme à côté de l'homme est positivement envisagée. Mais la perception culturelle qu'elle présente aussi l'a souvent ensevelie.
Bref, ce n'est pas parce qu'il y en a qui ont "brûlé" qu'il faut s'enfermer sur soi et enfermer la femme dans une idée. Mais je suis bien d'accord qu'il faut de la vigilance. Car, "qui fait l'ange, fait la bête", nous a averti Pascal Blaise! Je pense plutôt autrement que toi: j'ai l'impression qu'aujourd'hui sous prétexte de maîtriser le contour de la personnalité humaine avec l'aide appréciable des sciences humaines, la psychologie et sa suite en l'occurrence, les personnes consacrées semblent exagérer leur conscience d'être des créatures comme les autres créatures avec lesquelles elles partagent la même condition. C'est là où nous sommes alors souvent pris au dépourvu!!!!

Anicet a dit…

Merci Simon pour ton article qui fait réfléchir et pour ta prompte réaction à mon commentaire. Oui, il serait bon de lire tout le texte mais ce n’est pas le lieu. Le lien d’ayaas vers le blog ATHECAK n’aboutit pas au texte. N’empêche que je revienne pour un autre aspect obscur. « Benoît aux prises avec sa sœur Scholastique ». Dans quel sens celle-ci serait un danger pour son propre frère ? Sa présence « féminine » constituerait-elle une menace ou un danger possible pour son frère au même titre que la tentatrice ? Ou mieux, dans quelle mesure sa présence serait « coûteuse mais stimulante sur le chemin de perfection » de son frère. Je me réfère au titre de ton article. Peut-être dois-je confesser mon ignorance en matière monastique.

Simon Madeko a dit…

Merci une fois de plus Anicet pour ta présence pour qu'ensemble nous voyions claire dans la vérité.
S'agissant de Benoît et de sa Soeur Scholastique, il faut d'abord avoir à l'esprit la nature de la source qui nous renseigne sur eux: Le livre II des Dialogues de Saint Grégoire le Grand. Il s'agit d'une source agiographique dont l'intention n'est pas strictement historique et qui demande une lecture seconde.
Dans ma première réaction, évoquant l'expérience de Benoît, je disais bien que son contact avec sa sœur le guérit de son scrupule ou de son angélisme que tu as bien dénoncé. En fait, alors qu'il se retrouve avec sa sœur pour une rencontre annuelle, il est pressé de la quitter pour rentrer dans son Monastère. Mais à la suite de la prière de sa sœur, une pluie abondante le sédentarise auprès de sa sœur avec la grâce de parler ensemble des choses de Dieu toute la nuit avant de rentrer chez lui le jour suivant. Sur Scholastique, au regard de l'attitude affiché par Benoît, celui a projeté l'identité et la perception de la femme en général. Scholastique dans sa réaction est une présence stimulante de femme qui aide Benoît à accepter la femme dans sa réalisation comme un être autre que lui-même mais semblable à lui dans sa différence. Ouverture, dans la vérité et la pureté, est gage d'authenticité d'être. Il faut en chacun d'eux la part de l'autre pour être totalement et authentiquement soi. C'est comme qui dirait: l'homme a besoin d'une part de féminité pour être authentiquement homme et, la femme de son côté a besoin d'une part de masculinité pour être totalement femme. Mais pour terminer, la possibilité d'être un danger réel pour Scholastique par rapport à son frère qui l'aurait perçu n'est pas impossible à envisager: l'inceste existe!!!

René a dit…

En tant que curé d’une paroisse en milieu rural, je me demande quelle église aurions-nous sans la femme à côté de l’homme ! Malheureusement, cette présence dynamique et fructueuse dérange parfois les hommes comme les femmes éduqués à l’époque du mur strict entre le prêtre et la femme, laïque ou religieuse. Sa proximité demeure objet de suspicion. Qui me libérera de ce carcan culturel ? Par ailleurs, l’expérience montre qu’il est difficile à une femme de cacher son transfert d’affection. Je parle bien sûr de la femme de mon milieu. Elle s’attache facilement à celui qui l’écoute patiemment et qui la regarde positivement. Dans ce sens, elle peut être un obstacle sur le chemin de perfection. C’est mon expérience.

Annie a dit…

Faut-il s’étonner que la religion soit « de plus en plus marginalisée » dans notre monde, comme l’a constaté le pape Benoît XVI ce 2 février 11, journée de la vie consacrée ? Il a raison de nous inviter à devenir de « véritables témoins du Chrsit » et à agir en sorte que notre témoignage soit lumieux et cohérent. « La femme à côté de l’homme », j’ajouterais : compagne de route ou menace ? J’ai l’impression que les fils de mon peuple, ministres de Dieu, continuent à considérer la femme comme objet de péché ! ils ne sont pas différents des missionnaires occidentaux qui leur ont apporté l’Evangile de Jésus-Christ. Peut-être le comportement des prêtres homos serait dû au danger que constituerait la femme aujourd’hui… !!!

Mamie a dit…

Mamie
Ayaas, j’ai sous les yeux ton best-seller « Religieux africain de l’an 2000. Problèmes et urgences » paru aux éditions Baobab, Kinshasa 1994. Merci de l’avoir mis aussi sur ton site. Permets que je prenne deux extraits : « … s'il est vrai que certaines femmes fréquentent les ecclésiastiques par pur besoin spirituel, il n'est pas moins vrai que d'autres ne cherchent qu'à nouer des amitiés intéressées (…) Toutefois, nous pensons que l'Afrique exagère ! Il suffit de voir un homme avec une femme pour imaginer le rapport sexuel. Voilà qui fait naître souvent soupçons, calomnies et incompréhensions. Or les femmes sont les êtres que nous rencontrons le plus dans notre ministère. Elles ne sont pas absentes de l'Evangile. »
Voici ma double question : quelle est ton image de la femme aujourd’hui ? et que répondrais-tu à René et Annie ?

Simon Madeko a dit…

René, je crois que sur le fond, nous nous rencontrons. Ton expérience confirme alors que c'est une présence coûteuse avec la tendance à la décharge des "électrons affectifs" de celles qui vous fréquentent saisissant au bond votre attitude d'écoute et de regard valorisant. Mais tant qu'elles ne te contraignent pas matériellement, il faut faire connaître son choix et surtout aussi éduquer dans le respect... Garde-toi aussi de croire qu'il n'y a que les femmes qui constituent un danger pour les hommes dans la réalisation de leur vocation... L'homme aussi! Et j'ai à ce sujet à l'esprit les furieuses interpellations d'un Saint Ambroise dans son 'Ad Virgines'; avec les mordant rhétorique qu'on lui reconnaît, à propos des diacres qui ont osé aller passer la nuit dans un couvent de vierges, à une époque où, par ailleurs, les murs étaient bien débout et épais!!! La vertu, disaient les anciens, c'est dans le juste milieu!

Simon Madeko a dit…

Annie, merci pour ton insertion dans la dynamique du partage. Je suis d'accord avec toi sur ton argumentation. Sr Josée Ngalula qui a publié un texte dans le même contexte que moi, évoque la pesanteur culturelle chez nous et avec la caution des noms comme Clément d'Alexandrie, Thomas d'Aquin et Albert le Grand, l'aura d'une certaine misogynie ou pessimisme sur la femme qui couvre la pensée chrétienne par rapport à sa présence à côté de l'homme. Mais elle montre par la suite que cette réputation est de faible teneur à côté de celle que déploient quantité d'autres textes législatifs sur la relation prêtre et femme pour l'Eglise catholique de rite latin. Pour éviter d'aboutir à ce que tu dénonces dans lequel des femmes aussi se retrouvent sous la forme du lesbisme, j'invite les uns et les autres à intégrer féminité et masculinité en cultivant de vrais et simples relations entre hommes et femmes.
Je viens de terminer un programme de cours quelque part sur cette planète et je me rends compte que deux de ceux qui ont été donnés par une femme ont été ceux que j'ai compris sans peine comme à l'époque où je comprenais sans peine ceux dispensés par l'auteur de 'Religieux Africain de l'An 2000. Problèmes et urgences' qui doit sans plus tarder se présenter sur l'espace pour rendre compte de sa perception de la femme et de son rôle à côté de l'homme!!! Il y a certainement quelque chose qui vous est propre qui l'a favorisé. Mais n'hésitez jamais à compter aussi sur ce que nous les hommes avons en propre pour que vous soyez stimulées sur votre chemin de perfection.

ayaas a dit…

Merci de votre participation. L’auteur se défend bien jusqu’à présent, c’est mon impression… Avant de prendre le risque de répondre à Mamie qui m’incite à relire mon texte, j’aimerais qu’elle précise à quelle femme fait-elle allusion. Il me semble que la femme ‘en soi’ n’existe pas. Il ne serait donc pas aisé d’en parler ici.

Simon Madeko a dit…

Anicet, s'agissant de ton ignorance sur la vie monastique et les moines, tu peux t'apaiser. Ce n'est pas le paradis et on n'y rencontre pas des anges. La vie monastique est une école-atelier nous dit Saint Benoît et ceux qui y habitent selon le beau titre d'un livre de Ghislain Lafont sont "Des moines et des hommes" . De fait comme leurs autres frères sur le chemin de la perfection, c'est au prix d'une dynamique faite d'"essais et erreurs" qu'ils ont avancé au point que certains ont dit d'eux: "Qu'ils ont tout fait, même le bien!" Au moins ils n'ont jamais désespéré de la miséricorde de Dieu" à l'exemple de Saint Benoît selon l'enseignement de sa Règle. Pour t'en convaincre, médite sur cette scène d'un chercheur de Dieu selon le propos d'un Apophtegme:
"Abba Ammonas vint un jour manger dans un endroit et il y avait là quelqu'un ayant mauvaise réputation, et il se trouva que la femme arriva et entra dans la cellule du frère. L'ayant appris, les habitants du lieu en furent donc troublés et se rassemblèrent pour expulser le frère de sa cellule. Sachant aussi que l'évêque Amonas était là, ils vinrent le prier de les accompagner. Lorsque le frère en fut informé, il prit la femme et la cacha dans un tonneau. Abba Amonas escorté de la foule, entra et se rendit compte de ce qui s'était passé, mais pour Dieu, il cacha la chose. Etant allé s'asseoir sur le tonneau, il donna l'ordre de fouiller la cellule. Et quand les gens eurent fouiller sans trouver la femme, abba Ammonas leur dit:'Que Dieu vous pardonne.' Ayant prié, il les fit tous se retirer; puis prenant la main du frère, il lui dit:'Veille sur toi-même, frère'. Et cela dit, il s'en alla." Je n'ai pas de commentaire!!!

Mamie a dit…

Ah bon ! je m’y attendais… Parlons plutôt de la femme africaine, celle que tu connais mieux puisqu’elle t’a donné la VIE en abondance.

Simon Madeko a dit…

Mamie, connaissant mon type, je ne serais pas étonné de me rendre compte qu'il t'a dit une fois de plus que la femme africaine, quand bien même tu préciserais, celle qui lui a donné la vie en abondance, c'est encore une 'femme en soi'. De lui, j'ai dans le même contexte retenu qu'il n'y a pas de vie consacrée en soi!!! A un certain âge, le changement est difficile, peut-être plus difficile encore pour les femmes! Mais lui, c'est un homme qui a bien intégré l'autre pôle, la féminité, qui le rend authentiquement homme ou qui le met sur le chemin de l'homme authentique!

ayaas a dit…

Ouf ! un sujet bien intéressant mais pas facile à aborder. Simon serait le mieux placé pour répondre à cette question d’image de la femme, celle qui est dans sa tête. Il en parle avec aisance bénédictine au point d’emporter nos esprits aux chênes de Mambré ou à la colline de Subiaco en Italie.
Mon image de la femme africaine, celle qui m’a donné la vie ‘en abondance’ ? Elle est double. D’abord, celle de ma mère, digne épouse de son mari, responsable de ses enfants, heureuse de son identité féminine et de son rôle. M’inspirant confiance et sécurité, elle était presque ‘amie’ parce que je n’avais rien à lui cacher. C’est elle qui m’a appris à appeler toute femme « maman ». Je m’ouvrais plus facilement à elle qu’à mon père, un homme pourtant doux et bon. Telle est ma première image de la femme « africaine » dont nous parlons. Voilà pourquoi je n’arrive pas à comprendre les femmes africaines qui jettent leurs enfants dans la rue ou qui les vendent en guise d’adoption à distance.
Ensuite, je garde l’image d’une femme brisée par les tabous. Je pense précisément à la femme dépeinte sur la page de ta référence. Ce que j’ai écrit il y a 17 ans reste valide, je me sens de plus en plus confirmé dans mes convictions. Il paraît qu’un serpent ne devient dangereux que lorsqu’il se sent menacé. Il en est de même avec la femme à la croisée des chemins. Elle ne devient une menace réelle que lorsque je m’engage dans le jeu de la provocation. Seule l’ « opération vérité » peut aider à relire ses choix fondamentaux.
Enfin, vu sous cet angle, l’homme du terrain qu’est René confirme mon expérience. Les tabous existent encore en Afrique malgré des slogans stériles sur l’égalité de sexe, la journée de la femme... La plupart des femmes africaines, même des intellectuelles, en sont fières ! Il suffit de penser au phénomène « dot » qui a perdu sa signification symbolique d’union entre deux familles pour s’en convaincre. A maman Annie je dirais qu’aucune loi du monde ne supprimera la différence essentielle de sexe entre l’homme et la femme même s’il est parfois difficile, dans nos sociétés d’aujourd’hui, de savoir qui est homme et qui est femme ! Elle se réfère peut-être à sa propre expérience. Me basant sur la mienne, je ne me sens pas en droit d’affirmer que la femme est un objet de péché. Quant à l’intitulé de cette discussion, j’aurais voulu que l’auteur nous parle plutôt de « La femme avec l’homme ». Ensemble dans la mission pour l’éternité.

Anonyme a dit…

Merci pour ce débat. Le sujet est très sensible et je préfère me taire que d'y verser mon amertume. Les hommes auxquels j'ai fait confiance m'ont déçue et je serais trop subjective si je me prononçais là-dessus.

Simon Madeko a dit…

Le Maître JB ramène les échanges vraiment sur la terre. Merci. Tu as raison, le titre de l'article pourrait changer en adoptant une formulation suggérant une dynamique interactive. C'est dans la précipitation que j'ai écrit mon article qui a été publié après mon départ. Bien plus, des orientations précises en rapport avec les tâches que nous avions pour le contexte du lancement de la Revue m'ont aussi limité. Mais j'ai vraiment l'idée de perfectionner la recherche en creusant davantage les sources et en tirant profit de nos échanges pour l'actualisation.
Pour terminer, je crois que c'est bien de faire intervenir la femme maman africaine et les autres. Parce que le femme n'est pas seulement celle avec laquelle on peut tomber sexuellement. Il y a aussi la sœur, etc. Dans le cas de Benoît, elle mûrit au contact avec la particularité et le défi de la nourrice qui fait penser à la maman, de la tentatrice, de sa sœur et de la folle. Le rapport de l'homme avec la femme nous est ainsi présenté comme une "mystique". Je laisse à ceux qui ont enseigné la théologie spirituelle le soin de nous ouvrir à l'intelligence de cette perspective.

Mamie a dit…

Je suis ravie de lire ton commentaire, Ayaas, le mot « maman » me plaît beaucoup. Il me rappelle la première visite de Jean-Paul II au Congo-Kinshasa. Je n’étais qu’au début de ma formation religieuse. Rencontrant les religieuses au Carmel de Kintambo, à Kinshasa, il leur dit à peu près ceci : N’oubliez pas que vous êtes d’abord des femmes, enrichissez l’église de votre identité féminine (je n’ai pas le texte exact). Les cas de faiblesse qui existent partout dans le monde peuvent ternir la réputation de la femme mais ils ne diminuent en rien l’être féminin. Je pourrais en dire autant pour l’homme. Je partage aussi ton avis sur le titre de l’article. Il vaut mieux dire la femme avec l’homme que la femme à côté de l’homme. Je constate que Simon ne s’y oppose pas. Une fois de plus merci pour ce ministère.

Gaby a dit…

Pauvre René ! Qui pourra te « libérer de ce carcan culturel ?» Toi seul peux t’en libérer, mon frère, car dans le Christ nous sommes libres. Ta société reste et restera ce qu’elle est malgré le petit pas vers le changement des mentalités, fruit du contact avec les cultures occidentales. Par ailleurs, je pense que tu gagnerais en dignité tenant compte du regard de ton entourage sur toi. « Il n'y a pas de fumée sans feu », dit un proverbe. Dans quelle mesure cette sagesse peut être vraie ? Je n’en sais rien.

Joella a dit…

Pourquoi ne pas écouter aussi ce que disent les Témoins de Jéhovah ? Ils forment un mouvement chrétien millénariste, né aux États-Unis au XIXe siècle. « Vous êtes mes Témoins », déclare Jéhovah aux adorateurs du Dieu de la Bible (Isaïe 43, 10). Le bonheur de l’homme et de la femme n’est-il pas dans le mariage ?

Simon Madeko a dit…

Mamie, si tu as l'occasion de t'abonner à la revue qui a publié le texte d'où sont issus les extraits qui servent de toile de fond à nos échanges, tu trouveras un bon témoignage sur la relation femme-maman et homme (prêtre). C'est un essai de spiritualité africaine dans la relation maman avec son fils prêtre selon l'expérience de l'Association des fidèles Libota Maria wa Joane. C'est un texte simple mais profond de Maman Gertrude Musuamba, traduit du lingala. La maman africaine est une femme de valeur. Nos plus jeunes sœurs à la remorque de la modernité doivent se connecter à ce modèle dans ce qu'il a de bon en le développant avec les opportunités de la civilisation actuelle.

Simon Madeko a dit…

Joella, merci de nous rejoindre et de ton apport. Je crois que nous sommes dans un contexte de dialogue qui ne nous ferme à aucun son. Il suffit qu'il soit respectueux de l'humain et des principes de foi qui sous-tendent les prises de position. Ne crois-tu pas qu'aujourd'hui, comme l'a d'ailleurs évoqué Ayaas sur le caractère problématique de l'identité de femme et d'homme, le mariage pourrait aussi faire penser à des types de relations qui n'impliquent pas nécessairement homme-femme. Dans ce cas, en parlerais-tu aussi comme l'unique institution où on peut trouver le bonheur et lequel? Car, il y en a de toutes les couleurs. Mais ce qui me dérange plus, c'est la limitation du bonheur de l'homme et de la femme dans le mariage. Jésus n'était pas marié mais je le rencontre sur les pages de l'évangile comme un homme heureux qui a proclamé heureux les anawim, parmi lesquels il y a eu certainement des non-mariés. Et l'histoire nous alignent de nombreuses autres personnes qui n'étaient pas mariées mais qui étaient heureuses. En tout cas, moi, je ne suis pas marié et ne l'envisage pas encore parce que moine et prêtre mais je suis heureux!!!

Denyse a dit…

Débat africain, en fait débat de partout dans le monde... Ma grande admiration pour ces personnes qui répondent en si grand nombre. (Via Facebook)

Simon Madeko a dit…

Et oui, Denyse, pas seulement un débat africain mais de partout dans le monde. Je peux ajouter, débat de tous les temps avant l'advenu du courant incisif sur le genre. Ce qui me réjouit. Car, je peux me rendre compte que quoique dans le contexte du présent dialogue, tout part des extraits d'un texte que j'ai publié, cette problématique ne commence pas avec moi. D'ailleurs, ayaas qui nous offre cet espace s'y est déjà risqué non seulement avec le "célèbre" 'Religieux africain de l'an 2000' mais aussi déjà en 1992 dans une recherche présentée au Claretianum de Rome sur L'amitié selon Saint François de Sales. Et cette amitié, c'est par rapport à sainte Jeanne de Chantal. Bref, personne, dans la vérité de son être, à moins d'être un malade ou un ange sur la terre, ne pourrait prétendre ne pas être concerné par l'homme ou la femme dans sa réalisation et dans la complexité (je parle de présence coûteuse et stimulante) de l'identité ontologique de l'un et de l'autre. Un sage, dans un Apophtegme nous aide à accueillir très simplement ce message: 'Un moine rencontrant des moniales sur son chemin, s'écarta de la route en les voyant, mais la supérieure lui dit: "Si tu étais un moine parfait, tu ne nous aurais pas regardées et tu n'aurais pas vu que nous étions des femmes."'

Michel a dit…

"Et la femme sauvera l'homme"...!

Simon Madeko a dit…

Michel, je crois plutôt, pour paraphraser l'actuel Supérieur Général des Scheutistes, c'est ensemble, la femme-l'homme avec l'homme-la femme, non la femme-l'homme sans l'homme-femme et jamais la femme-l'homme contre l'homme-la femme qu'ils se sauveront! N'est-ce pas ce que nous suggère l'expérience d'Abba Séprapion? Un jour, il passait par un village d'Egypte, apercevant une prostituée qui se tenait dans sa loge, il lui dit: "Attends-moi ce soir, car je vais venir à toi et passer cette nuit près de toi." Elle lui répondit: "Bien, abba"; et elle se prépara et disposa le lit. Le soir venu, l'ancien vint chez elle, il entra dans la loge et lui dit: "Tu as préparé le lit?" Elle dit: "Oui, abba." Elle ferma la porte et lui dit: "Attends un peu, car nous avons une règle, attends que je l'aie accomplie." Alors l'ancien commença son office. Il prit le début du psautier; et à chaque psaume il faisait une prière pour elle, demandant au Seigneur qu'elle fasse pénitence et qu'elle soit sauvée. Dieu l'exauça. La femme se tenait debout toute tremblante et priait auprès de l'ancien. Quand il eut achevé tout le psautier, la femme tomba à terre. Ensuite l'ancien commença les épîtres de saint Paul, il en lut une grande partie et termina ainsi son office. La femme, touchée de repentir et comprenant que ce n'était pas pour pécher mais bien pour sauver son âme qu'il était venu chez elle, se prosterna devant lui et lui dit: "Par charité, abba, conduis-moi là où je pourrai plaire à Dieu." Alors l'ancien la conduisit dans un monastère de vierges et la confia à l'amma disant: "Prends cette sœur; ne lui impose pas de joug ni de commandement comme aux autres sœurs, mais donne lui ce qu'elle veut et laisse-la se conduire à son gré." Au bout de quelques jours, elle dit: "J'ai commis beaucoup de péchés, je veux ne manger que tous les quatre jours." Et après quelques jours encore, elle supplia l'amma, lui disant: "Puisque j'ai beaucoup contristé Dieu par mes fautes, par charité, mets-moi dans une cellule et bouches-en l'entrée; par une ouverture, tu me donneras un peu de pain et le travail manuel." Ainsi fit l'amma, et la sœur plut à Dieu tout le reste de sa vie.'
Anicet, il s'agit d'une présence féminine coûteuse mais stimulante sur le chemin de la perfection! Que René apprenne de cet abba l'art de déjouer le transfert de l'affection négative de l'autre différente de lui mais partie de lui et qui, de ce fait, reste omniprésente. Tout cadeau n'est pas "recevable". Il faut être à mesure de débusquer le flatteur qui ne peut vivre que de celui qui l'écoute (cfr Jean de la Fontaine). Cette opération vérité que suggère ayaas, doit être traversée de respect et de compassion. Car, même quand nous pouvons capitaliser la capacité de la vertu, rongé par les vice, nous l'avons été, nous le sommes et le serons encore!

Julie a dit…

On dirait que la femme ne doit son salut que de l’homme !!! S’il en est ainsi, nous demeurons pleinement dans la conception traditionnelle de la femme, surtout en Afrique. Toutes les saintes femmes canonisées dans l’église catholique ont-elles eu nécessairement besoin de l’homme pour parvenir à l’idéal de perfection ? à part bien sûr le besoin de sacrements comme eucharistie et confession. Je pense que la femme a su frayer son chemin indépendamment de l’homme, sans être ennemie de celui-ci. Je ne suis pas une féministe mais plutôt une assoiffée de JUSTICE.

Simon Madeko a dit…

Julie, si je suis sur cet espace c'est parce que j'y ai été convoqué pour rendre compte de mon optimisme sur le fait qu'il y a des femmes vertueuses, dans l'histoire de la vie chrétienne, particulièrement dans sa forme monastique, qui ont aussi aidé des hommes sur leur chemin en vue de la perfection. J'ai cité Mélanie, Scholastique et surtout Macrine la Jeune qui a participé à la formation de deux hommes qui sont devenus de grands évêques.
Dans ma dernière réaction, à la suite d'une anecdote de la vie de moines au désert à travers laquelle j'ai voulu illustrer la présence coûteuse mais stimulante des femmes dans le cheminement d'un homme, pour répondre à Denyse, je me suis adressé directement à Michel qui a réagi laconiquement avec le titre d'une plaquette de Claire Mbuyi Banza : ET LA FEMME SAUVERA! L'HOMME, Kin Baobab. En fait, j'ai simplement voulu lui dire que c'est seulement l'un-l'une avec l'autre, non l'une-l'un sans l'autre et jamais l'une-l'un contre l'autre. Je l'ai illustré avec un autre apophtegme dans lequel, apparemment, c'est l'homme qui sauve la femme mais où plus profondément l'homme est aussi sauvé ou porté à agir selon l'idéal du bien grâce à la présence coûteuse mais stimulante d'une femme. Si tu veux, voici une autre expérience selon une autre anecdote: 'Un frère envoyé par son abba faire une commission passa par un endroit où il avait de l'eau. Il y trouva une laveuse et, saisi par la tentation lui demanda de forniquer avec elle. Celle-ci lui répondit: "T'écouter est facile et cependant je te causerai beaucoup d'ennuis." Il lui demanda: "Comment?" Elle répondit: "Quand tu auras commis la faute, ta conscience te fera des reproches; alors, ou bien tu la mépriseras, ou bien tu auras beaucoup de peines à rentrer dans l'ordre où tu es maintenant; avant d'avoir été blessé, poursuis donc ta route en paix." A ces mots, il fit pris de remords, rendit grâce à Dieu et à la sagesse de cette femme, puis revenu près de son abba, il lui raconta la chose et celui-ci fut plein d'ADMIRATION POUR CETTE FEMME (c'est moi qui mets en majuscule). Puis le frère demanda à ne plus quitter le monastère et il y demeura sans sortir jusqu'à sa mort'. Notre sœur-femme a sauvé notre frère-homme en même temps elle s'est sauvée par son engagement à proclamer la vérité et ensemble, femme et homme, ils ont été sauvés!

Emmanuel a dit…

J’ai lu avec attention tous ces commentaires dont certains sont très élevés. Je n’ai malheureusement pas le temps de lire régulièrement toutes ces très belles réflexions étant déjà en retard dans les tâches qui me sont confiées. Il ne faut pas oublier que la bible nous dit que Dieu créa l’homme ET la femme à son image et à sa ressemblance.
Le peintre Rembrandt (Europe / Pays Bas 1606 – 1669) est un très grand peintre dont les œuvres se trouvent dans beaucoup de musées. Son dernier tableau fut « Le retour du fils prodigue ». Le fils y est vu de dos, à genou devant son vieux père. Celui-ci pose ces deux mains sur les omoplates de son fils cadet. Quand on regarde de près, on voit que le père – qui représente Dieu dans la parabole – a une main d’homme et une main de femme…
Je pense également à une réflexion que j’ai faite à un jeune qui me disait regarder « d’un peu trop près » les jolies filles qu’il croisait en rue. Je lui dis : « ne regarde pas le corps de la fille que tu croise, mais rend grâce à Dieu pour « belle créature » que tu viens de croiser. Quelques temps après il me dit qu’il était plus à l’aise lorsqu’il croisait une ‘jolie fille‘ car il ne se focalisait plus sur la fille mais sur Dieu. L’année suivante il m’annonça qu’il avait une compagne dans sa vie car à présent il pouvait faire la différence entre un beau corps et un bel esprit (une fille sérieuse). L’année suivante, ils se mariaient.
Quant à la beauté du corps, on dit chez nous : « Regarde ta future belle-mère, et vois à quoi ressemblera ta future épouse dans 20 – 25 ans ». La jeunesse et la beauté, toute subjective qu’elle soit, passent avec le temps. Il y a des personnes, âgées physiquement qui sont toujours jeunes d’esprit. Sœur Emmanuelle du Caire était de celle-là.

Simon MADEKO a dit…

Merci Emmanuel de souligner davantage, par ton intervention combien profonde et simple en même temps,que le dimension coûteuse de la présence de la femme dans la vie de l'homme comme celle de celui-ci par rapport à celle-là relève de "L'HUMAIN TROP HUMAIN" et que, leur présence mutuelle stimulante relève du DIVIN qu'ils incarnent chacun avec la MEME PROPORTION: les Deux sont à l'IMAGE et à la RESSEMBLANCE de DIEU. Ce faisant, nous avons à envisager la relation homme-femme-homme comme une "MISSION SPIRITUELLE.": lui faire toujours proclamer Dieu par sa profondeur, sa simplicité et sa vérité. Ce qui constitue un vrai défi. Car, nous restons frappés du sceau de la concupiscence!!!
Apparemment, Ayaas ne semble pas percevoir le clin d'oeil que je lui fait parlant de la relation homme-femme-homme en termes de "mystique" et de "MISSION SPIRITUELLE"! Je le crois, puisque c'est pour moi un maître, mieux qualifié pour le développement de ces intuitions!!!

Anonyme a dit…

Simon, merci pour l'article. Mais cette mentalité qui consiste à considérer la femme comme un danger pour la vertu de l'homme c'est un peu un phallocratisme antique non ? Dans quelle mesure ces règles monastiques s'adaptent non pas nécessairement au temps aux paradigmes scientifiques de chaque époque et société ? Bien plus, ces histoires édifiantes de moines, c'est un peu drôle. Par exemple, cet Abba Ammonas qui cache la 'faute' du moine en chaleur, ça n'a rien d'encourageant. Aux USA, bcp d'évêques ont cru bon de protéger des prêtres pédophiles: les cas pendent dans les tribunaux avec des fortes sommes à payer au point que certaines paroisses ont fait faillite. Cette complicite d'Ammonas ou sa considération dévaluant d e la femme c'est triste. Et donc, il y a une distinction entre la loi et la vertu morale individuelle ici. Le statut légal de la femme en ce temps là n'est plus le meme aujourd'hui. L'autre histoire de Abba Sepropion est encore plus rocambolesque. Tu sais qu'il y a des prostituées qui donnent la dime de leur 'gains' (cfr Le film documentaire sur la RDC: les marchands de Dieu). En Amérique latine, il en est qui ont une dévotion mariale extraordinaire. M'enfin, j'évoque la question juste pour mettre sur la sellette la conception antique de la femme dans ces hagiographies et règles de la vie monastique: la femme comme danger, la femme comme objet à cacher dans un tonneau, la femme comme prostituée qui doit se repentir etc. Il y a bcp du machisme dans ces pratiques religieuses antiques et médiévales (X-OR).

Serge Mabiala a dit…

La femme ... C'est tout ce qu'il y a de plus sensuel et de tentant en même temps. Notre corps la désire pendant que les Ecritures suggèrent que l'on peut s'en passer comme l'a fait l'Apôtre Paul. Nous l'épousons mais nous la trahissons aussi à cause de nos impulsions sexuelles qui nous obligent à voir ailleurs. Comme qui dirait, elle ressemble à notre petite sœur au bout d'un certain nombre d'année du mariage. La sensation étant en baisse à cause du taux de testostérone qui regresse avec l'âge, l'on trouve plus de sensation à flirtant ailleurs. Un fruit volé, dit-on, parait plus succulent que celui cueilli chez soi. Faut-il se laisser aller au gré du libido parce qu'il est naturel? Seul le Saint-Esprit nous aide à accroitre la maîtrise de soi pour nous suffire à nos femmes et considérer les religieuses comme nos propres sœurs. ENCORE FAUDRAIT-IL LE DESIRER SINCEREMENT DEVANT DIEU.

Simon Madeko a dit…

Merci Karma ou X-Or -comme tu signes- pour ton compliment et tes commentaires qui apportent un son de cloche moderne et davantage concret aux échanges. Contrairement à ce que tu reproches à la perception de la femme dans la vie de l'homme chez mes frères moines de l'antiquité, ma thèse est très claire: De manière générale, en syntonie d'ailleurs avec la mentalité chrétienne la plus courante à l'époque comme au-delà avec l'autorité grands noms que j'ai évoqués même dans le contexte de ces échanges, la présence de la femme dans la vie de l'homme, à une exception près, est dangereuse. Ce qui invite à la prudence ou à la responsabilité. C'est la dimension de coût de cette présence. Mais, elle est aussi, quoiqu'à une faible teneur, positive. Cette perspective est souvent escamotée. J'ai choisi de la déloger d'en dessous du lit pour la porter sur le toit afin d'inviter à l'apprécier à sa juste valeur pour le réalisation de l'homme. C'est dans ce versant que j'illustre que c'est une présence stimulante pour la réalisation authentique de l'homme. Dans le contexte de ces échanges, nous en sommes finalement arrivés à considérer mutatis mutandis ces perspectives sur la présence de la femme dans la vie de l'homme dans le mouvement contraire, l'homme par rapport à la femme: les deux chacun à sa manière dispose à un même degré et de l'humain trop humain et du divin. Car, ils sont tous deux, à l'image et à la ressemblance de Dieu mais sous le poids de la concupiscence.
C'est dire que l'homme est le même à toutes les époques. La relation entre l'homme et la femme a toujours été vécu et perçu dans la dynamique évoquée ci-haut. Cela est d'ailleurs suggéré par la démarche patristique et historique qui est la mienne dans l'article. J'y interroge les textes anciens en portant avec moi des questions que me suggère mon actualité sur ce qui est en cause en recourant aux ressources de l'herméneutique sans céder à l'instrumentalisation ni de l'actualité ni des textes. Mais obtenant des éclairages de ceux-ci pour celle-ci et vice versa.
Avec ceci, s'éclaire sur le principe déjà annoncé quant au genre littéraire des APOPHTEGMES qui s'apparente à celui des fables de La Fontaine: ils nous donnent à penser!!! Il ne faut donc pas les prendre à la lettre. En fait, moi, je les sollicite pour qu'ils illustrent, très simplement mais de façon incisive, des perspectives que je scrute à l'étape où je suis porté dans le présent partage.
Dans le cas d'Amonas, son expérience suggère bien de distinguer un silence complice comme celui de certains évêques dans le contexte de la pédophilie aux USA d'une interpellation ferme du coupable mais dans le respect et la miséricorde. Car, "pédophile" on l'est aussi potentiellement et la même mesure dont on se sert pour les autres pourra être servi pour soi!
Quant à l'histoire de abba Sérapion, la leçon est qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire et des circonstances diverses y poussent, de plus spectaculaires aux plus anodines, fortuites. Dans le cas de la prostituée aux prises avec Sérapion, c'est grâce à la force morale, à la stratégie pastorale, à la compassion et à la foi de ce dernier qu'elle y est arrivée, se CONVERTISSANT radicalement. J'espère alors que tu ne m'invites pas par rapport aux prostituées que tu évoques à adopter l'attitude de certains évêques américains sur des cas de pédophilie que tu dénonces tout simplement parce qu'elles paient la dîme et ont une dévotion mariale! La foi authentique doit produire des exemples concrets de rupture avec ce qui est intrinsèquement mauvais. Le ciel on ne le gagne pas à force de dîme et de dévotions. C'est dans l'ouverture confiante à la miséricorde et l'effort concret de conversion au quotidien avec la fatigue qu'il appelle.

Simon MADEKO a dit…

Serge, tu dis certainement de bonnes choses avec ton expérience de marié. Cependant, aujourd'hui, il est difficilement démontrable que seule la femme est sensuelle et tentante. L'homme l'est aussi à sa façon par rapport non seulement à la femme mais aussi de l'homme comme lui. Tu as raison de solliciter l'assistance du Saint Esprit pour rester dans les normes.