mardi, novembre 12, 2013

Téléphone portable ou insupportable ?

(Auteur : ayaas)

Dans les maisons de formation à la vie consacrée, faut-il empêcher ou éduquer les jeunes à utiliser le moyen moderne de communication qu’est le téléphone portable ? Telle est la question préoccupante que se posent bon nombre d’éducateurs et éducatrices face à l’envahissement de la nouvelle culture, la culture numérique que nous impose la mondialisation et qui pousse à la migration digitale. En effet, nombreux sont ceux qui réfléchissent particulièrement sur le défi de la vie fraternelle en communauté dans nos sociétés de consommation et des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication).
Partout le constat est le même : les NTIC nous apportent à la fois bénédictions et malédictions. Les impacts négatifs sont, entre autres : l’oubli de soi et des autres, l’égoïsme et l’individualisme, la perte d’identité avec les risques de sombrer dans la perversité des mœurs et l’esclavage, le manque de liberté, le déséquilibre affectif, le mensonge, le vol, la perte d’identité dans la vie religieuse, l’absence morale de la communauté, la course au matérialisme, la coupure avec la vie communautaire, la perturbation pendant la prière… Et les impacts positifs des NTIC : le don de créativité, l’accès facile et rapide à l’information et à la communication, l’efficacité du travail, grande ouverture au monde, l’esprit de solidarité, l’économie du temps et d’argent, échanges faciles et moins coûteux… En savoir davantage ?
Pourquoi le fameux Portable, un des signes palpables du progrès technologique, serait-il devenu insupportable dans certaines maisons de formation à la vie consacrée ? « En cette terre d’Afrique encore secouée par pas mal de guerres et de tensions, mieux vaudrait laisser de côté le ‘port d’arme’ et davantage utiliser le ‘portable’ », affirmait sagement en 2005 un missionnaire français œuvrant en Afrique (Tchad – Cameroun) depuis plusieurs années, le Père Raoul Martin, OMI (cf. ENTRE-NOUS (Octobre 2005) N°151, Province du Cameroun).  Ayaas

mercredi, juin 26, 2013

Vie religieuse en perte de vitesse

(Justino - Article d'Ayaas) - ayaas.net


Quelle est ta perception de la vie religieuse dans l’aujourd’hui du monde africain? Telle est la question combien pertinente d’une visiteuse d’ayaas à un jeune père de famille. Voici quelques extraits de sa réflexion qui mérite non seulement notre attention mais aussi et surtout un débat susceptible d’éclairer les motivations vocationnelles. Qu’en pensez-vous?

Ma perception de la vie religieuse?  Je dirai que c'est une vie noble que de servir le Seigneur en toute disponibilité et de manière intégrale. C'est une vie consacrée qui a tant d'exigences auxquelles il faut obéir pour être un vrai témoin de Jésus à travers le ministère apostolique pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Cependant, la vie religieuse actuellement vécue est en perte de vitesse pour plusieurs raisons dont notamment:
  1. la mauvaise conception de la vie religieuse par la jeunesse actuelle;
  2. la recherche du gain facile par cette même jeunesse;
  3. la pauvreté et la misère des familles incitent les enfants au couvent comme refuge;
  4. la méconduite de certains membres du clergé qui décourage les vocations ne prêchant plus par l'exemple, pour ne citer que ceux-là.
Du moins, j'ai beaucoup de respect et surtout d'estime pour bon nombre de Religieux et Religieuses car, ils incarnent les valeurs sûres et nobles de l'humanité quant à la vie tant morale que chrétienne. Ainsi, nous prions pour que le Seigneur les accompagne et soutienne leurs efforts dans le sens du bien et à lui demeurer fidèle par leurs engagements dans le contexte du monde actuel.

Que "ton Oui soit Oui" au Seigneur, à l'instar de la Vierge Marie! J'espère n'avoir pas la prétention de tout dire. Certes, cette petite réflexion pourra édifier ta vocation qui doit être arrosée chaque jour et qui mérite un entretien de manière permanente et constante. (Justino)

mercredi, février 02, 2011

La femme à côté de l'homme

(Un article de Simon MADEKO, osb - Photo: Ayaas)

Selon notre guide, la vie chrétienne est une expérience de perfection qui est le fruit de la maturité dans l’amour dont le moine est le miroir. Ce qui ne serait pas possible sans la femme à l’horizon. C’est comme qui dirait, l’homme et la femme partageant une même nature selon la volonté du Créateur (Gn 2, 18-25), une authentique réalisation de l’un et de l’autre n’est possible que par leur présence réciproque, celle de la femme en particulier, qui tout en étant ontologiquement chargée de pesanteur sensuelle et affective, reste stimulante et féconde. C’est l’expérience de Benoît aux prises avec sa nourrice, sa tentatrice, sa sœur Scholastique et la folle qui guérit à Subiaco alors qu’il était déjà mort. La femme se présente dans son chemin comme un point de rencontre entre l’homme et Dieu par sa vocation naturelle de génératrice de la vie et de réceptivité. 

(…)Nos milieux sont pleins de clichés sur la femme et de ses rôles dans la vie du prêtre. Il n’est qu’à penser ici aux constructions qui courent les rues s’agissant de la relation entre prêtres et religieuses perçue souvent et essentiellement en termes de liaison coupable. Une telle lecture de la présence de la femme dans la vie de l’homme se base sur une anthropologie féminine négative qui fait essentiellement de la femme une machine à charmes pour la détente de l’homme. L’une et l’autre sont perçus dans ce contexte comme des menaces mutuelles sur le chemin de la perfection.

(…)Et pourtant, en rester à ce niveau serait oublier l’aide précieuse que femmes et prêtres se prêtent mutuellement dans la réalisation tant de leurs personnes, de leurs vocations que de l’exercice de la mission qui en découle. Cette aide se situe souvent au niveau affectif au sens général, matériel, intellectuel et spirituel.

(…)La femme dans ce contexte, tout en se présentant au prêtre avec sa pesanteur ontologique comme une présence coûteuse ne demeure pas moins nécessaire comme un stimulant et une collaboratrice sur le chemin d’authenticité de l’être et du savoir faire par rapport à son identité propre.

(…)Mais c’est surtout aussi à la femme elle-même qu’il revient de se libérer des carcans dans lesquels des traditions et des sociétés l’ont enfermée en apprenant à se présenter autrement à côté de l’homme par la valorisation de sa capacité de la vertu à laquelle elle peut entraîner  l’homme. (Simon MADEKO)

Texte extrait de l’article « La femme à côté de l’homme dans la tradition monastique : une présence coûteuse mais stimulante sur le chemin de la perfection » - L'Auteur nous informe que cet article a été publié dans La Samaritaine, Revue de l'Association des Théologiennes et (femmes) Canonistes de Kinshasa (ATHECAK), 2010, vol. II, p.105-130.