dimanche, septembre 21, 2008

L'enfer n'existe pas


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Il paraît que l’enfer n’existe pas! Que dis-je? L’enfer n’existe pas! Peut-être suis-je en train de rêver. Pas du tout. Puis-je le répéter? Oui bien sûr. Il paraît que l’enfer n’existe pas. Je viens de l’apprendre il n’y a pas longtemps. Cette surprenante nouvelle est pourtant véridique.

Dans diverses religions, l’enfer est le séjour et le lieu de supplice des damnés après la mort; et la descente aux enfers, l’effondrement progressif et total. La Bible semble confirmer l’existence de ce lieu en parlant de ‘feu d’enfer’, de ‘géhenne’... C’est cela que j’ai appris à l’école primaire; et j’avoue avoir grandi dans cette croyance. Mes enseignants se servaient du catéchisme pour nous éduquer à la foi chrétienne en nous faisant mémoriser certains articles. Le mot ‘enfer’ tant utilisé faisait peur tout en éloignant du péché.

Aujourd’hui, dois-je accepter que l’enfer n’existe pas? Il me semble que l’homme de Dieu qui en parlait avec conviction, au cours d’une conférence internationale, se basait sur sa propre conception du Créateur, le Dieu miséricordieux révélé par Jésus-Christ. Ce Dieu Amour ne peut pas être considéré comme celui qui punit les pécheurs, ses propres créatures, en les envoyant en enfer. Par conséquent, l’enfer n’existe pas comme un lieu physique qui servirait de dortoir au genre humain voué aux grincements de dents. L’enfer est plutôt une option personnelle. En d’autres termes, de par sa conduite bonne ou mauvaise, chacun choisit de s’installer dans le bien ou dans le mal.

Il serait donc erroné de prétendre témoigner de Dieu ou annoncer la Bonne Nouvelle du salut en disant aux gens que Dieu vous punit à cause de vos péchés au lieu de susciter l’espérance en proclamant que Dieu vous aime. L’enfer n’existe pas! Ouf! Quelle mission auprès de ma grand-mère! Et pourquoi certains Africains considèrent-ils leur continent comme une terre d’enfer? (ayaas)

18 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel sujet! Je suis peut-être un pessimiste car je crois fermement que l’enfer existe bel et bien sur cette terre des vivants. Face aux souffrances, misères, situations inhumaines, je me dis que c’est l’enfer, puisque Dieu nous a créés pour être heureux. Qu’est-ce qui fait que des gens vivent et meurent dans de telles situations sans faute de leur part? C’est ma grande question. En tout cas je ne crois pas que ces gens-là connaîtront un autre lieu de feu appelé enfer après leur mort. L’enfer existe, et il est dans ce monde présent, pas dans l’autre. D’ailleurs, personne n’est revenu pour nous en parler. Alors pourquoi gaspiller la salive sur des choses que personne ne peut démontrer avec certitude?

Anonyme a dit…

Je viens de lire ton article, il est intéressant. Personnellement, je ne considère pas l'enfer comme un lieu tel que nous le présentait le catéchisme. L’enfer, c’est plutôt l’absence totale de la présence de Dieu; c'est refuser que Dieu entre dans notre vie. Car bien qu’il soit toujours présent dans notre vie, la décision nous revient de l’accepter ou de le rejeter. Dans ce sens, comme tu le dis, c'est chacun qui, par une décision personnelle, crée son enfer et le conçoit selon son imagination. Autrement dit, c’est le refus de la conversion qui nous éloigne de Dieu. Ce Dieu est toujours présent même chez ceux qui se disent athées. L’inquiétude et le doute qu’ils ont au sujet de Dieu est déjà un signe de la présence divine dans leur vie.
En me basant sur ce que dit la première lecture de ce dimanche: «mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins» (Isaïe 55, 6-9), je me dis que notre façon de concevoir l'enfer est très limitée parce nous sommes des êtres humains. Il ne nous revient pas de donner une affirmation catégorique sur ce sujet; nous risquerions d’avoir un débat sans fin. Le mieux serait peut-être de vivre consciemment notre vie présente, sans préoccupation. Le futur est entre les mains de Dieu.

Anonyme a dit…

L’enfer n’est pas une invention humaine. Je suis d’accord avec ceux ou celles qui affirment que Dieu est amour et que l’être humain est libre dans son agir, il peut créer son enfer en refusant d’accueillir l’auteur de la vie. Mais pensez-vous que Dieu ne punit jamais ou ne punira pas ceux qui font le mal surtout ceux qui détruisent les vies humaines? Où vont-ils après la mort? Qui pourrait m’instruire?

Anonyme a dit…

Quel thème ayaas vient-il encore nous lancer? Oui, un sujet qui vient provoquer les esprits car il ne cadre pas avec ce que nous a inculqué le catéchisme de l’église catholique. On nous a bourré des enseignements qui, aujourd’hui, empêchent les gens de croire autrement. L’enfer n’est pas un lieu quelconque. Selon mon propre entendement, je peux le concevoir une attitude qui nous éloigne de l’Autre. Et cela est concrétisé dans les rapports que nous entretenons entre nous les humains. N’employons-nous pas souvent l’expression: ‘vivre avec un tel homme ou telle femme, c’est un enfer’ ou encore ‘je me suis lancé dans cet enfer’, lorsqu’il s’agit d’une situation difficile dans laquelle l’on se trouve et dont l’issue ne semble pas claire.
Bien que les saintes écritures nous aient parlé du jugement dernier et du feu de l’enfer dans l’évangile de Matthieu, j’épouse les spéculations de Michel et Germaine qui stipulent que l’enfer existe dans le monde présent. Il nous faudra tout simplement en être conscient. A ayaas, je dirai tout de même que même sa grand-mère a bel et bien compris que Dieu ne veut pas le malheur des créatures qu’Il a créées par sa bonté.

Anonyme a dit…

Peut-être suis-je hors sujet. Je sais que l'enfer n’est pas un lieu quelconque, mais en lisant Michel et Germaine, des questions surgissent en moi-même. Où vont nos morts qui n’ont pas bien vécu ici sur terre? Et pourquoi l'église prie-t-elle toujours pour les âmes du purgatoire? En outre, de quel enfer s’agit-il lorsque les enfants de Fatima prient en disant: Délivre-nous du feu de l’enfer’?

Anonyme a dit…

Pour nous de l’Afrique profonde, le feu est plus un symbole de bonheur que de malheur. Presque la moitié de notre journée se passe autour du feu en train de nous raconter des histoires. Le feu rassemble la famille et les gens du village, et il ne maque jamais là où les gens se réunissent, par exemple: deuil, fête, danse, chasse, pêche, champs… Si l’enfer est réellement un lieu de feu, je ne pourrai que m’en réjouir, qu’il soit sur la terre ou ailleurs. Et puisque nos ancêtres et ceux qui nous ont précédés au-delà ne nous en parlent pas, je pense que l’enfer n’existe pas. Que celui qui en sait quelque chose nous donne des précisions.

Anonyme a dit…

L’avis de Wara me fait penser à l’échec pastoral qu’un catéchiste de mon village n’oubliera jamais. Voici l’histoire. Une jeune dame avait été égorgée par son mari après deux ans de vie conjugale. Choquée profondément par cette disparition brutale de sa fille unique, sa veuve mère jura qu’elle n’ira plus jamais à l’église et ne priera plus. «Pourquoi Dieu n’a-t-il pas empêché l’assassinat de ma fille unique?» Ainsi continuait-elle à se lamenter dans sa vieillesse! Afin de ramener la paix dans son cœur par la voie de l’église, le catéchiste intervint et lui parla de FEU de l’enfer réservé aux personnes qui refusent d’accueillir Dieu dans leur cœur. La vieille dame lui répondit d’un ton ferme: «j’aimerais aller en enfer pour ne plus avoir froid.» Voilà un cas concret de refus du Dieu vivant dont parlent Germaine, Lola, etc. Cette veuve serait-elle vraiment en enfer? Merci d’avance pour votre attention à ma préoccupation.

Anonyme a dit…

Je reviens sur la question de Bénie, à savoir: pourquoi l'Eglise prie-t-elle pour les âmes du purgatoire? La réponse pourrait éclairer le sujet de ce débat. Ayaas n'aurait-il pas quelque chose à y apporter? Nous risquerions d'avoir plus d'interrogations que de réponses.

Anonyme a dit…

Ce sujet nous divise en famille. Mon mari dit que l’enfer n’existe pas car Dieu est miséricordieux. Evidemment cette conviction l’empêche de se mettre en harmonie avec l’Eternel. Tandis que moi je vis dans la crainte de Dieu pour ne pas aller en enfer après ma mort. J’essaie aussi d’élever mes enfants dans cette même crainte afin qu’ils ne pensent pas que tout est permis sur cette terre. Pour moi, l’enfer est juste le contraire du jardin d’Éden, le lieu où la Bible situe le paradis terrestre. Si cela a existé ou existe, l’enfer aussi existe. Nous ignorons cependant sa nature.

Anonyme a dit…

Le commentaire de Valerie confirme ma vision de l’enfer. C’est tout simplement une façon d’effrayer les gens surtout les esprits faibles. En soi, l’enfer n’existe pas car tout se paie ici bas. Donc cessez, s’il vous plaît, de nous distraire inutilement en imaginant un lieu qui ne se situe nulle part au monde. Cet avis ne diminue en rien ma foi en Dieu créateur de l’humanité.

Anonyme a dit…

Valérie m’amuse lorsqu’elle dit que ce sujet les divise en famille. Oui, il est normal que toi et ton mari ayez des convictions différentes en vous exprimant sur cet épineux sujet. A mon avis, si je ne me trompais pas, vous parlez du même langage. Pour ton mari, l’enfer n’existe pas car Dieu est miséricordieux. De ta part, tu essaies d’élever tes enfants dans la crainte de Dieu ; ceci parce que tu es convaincue que l’enfer est vécu dans le monde présent. Toutefois, ma préoccupation est que les humains que nous sommes ne puissent pas se permettre tout sur cette terre oubliant l’harmonie avec l’Eternel dont parle Valérie. Là il y a un malaise qui m’habite !
Quant à nos pasteurs d’aujourd’hui, je conseillerais un peu plus de créativité afin d’expliquer aux chrétiens le bien-fondé de la prière pour les défunts et pour les âmes du purgatoire.
Je rejoins donc Anna qui suggère l’intervention d’Ayaas à ce propos.

Anonyme a dit…

J'attendais impatiemment la réaction à mon point de vue pour avancer dans la discussion. Je voudrais répondre à Lola mais je ne comprends pas très bien le sens de son malaise. En quoi consiste-t-il? Je serais très contente si Lola acceptait d'expliciter sa pensée.

ayaas a dit…

Ouf! Quelques-uns souhaitent que j’intervienne sur le purgatoire! Qu’en sais-je? Je me rappelle avoir vexé une amie qui me demande souvent de prier pour les âmes du purgatoire. Elle y croit tellement que ma question sur la raison d’être de ladite prière remettait sa foi en cause. Loin de là. Je voulais plutôt comprendre la justification de sa foi chrétienne qui n’est pas une foi morte. Au fait, pourquoi prie-t-on pour les âmes du purgatoire? J’avoue avoir interrogé plusieurs personnes autour de moi. Pas si simple. Je me contente de partager quelques extraits de deux textes intéressants trouvés sur le net, en commençant par préciser ce qu’il faudrait entendre par ‘purgatoire’.
Le bon sens populaire dit: "On sait bien qu'on ne va pas au Ciel comme ça…" Qui peut estimer qu'il a toujours bien agi en toutes circonstances dans sa vie? Dieu est Amour et son royaume, "le Paradis ", ou "le Ciel ", est un royaume d'amour. La plupart d'entre nous auront besoin d'être purifiés, c'est-à-dire rendus complètement aptes à vivre cet amour. Le Purgatoire est une purification, un ajustement à l'amour. Il n'est, en aucune façon, une nouvelle vie. Il n'est pas un lieu, c'est une transformation: la rencontre avec Dieu exige de nous que toute trace d'attachement au mal, au "non-amour", disparaisse.
Cette purification, c'est Jésus-Christ qui la réalise, et non pas nous. Mais par nos prières, nos actes de charité, nous pouvons être associés à Jésus-Christ pour cette purification des âmes défuntes. C'est le sens de la prière, des demandes d'indulgences et des messes offertes pour les défunts. Non pas que Dieu ne puisse pas faire cette purification sans nous! Mais il nous propose de nous y associer dans un amour actif.
Notre condition humaine, soumise au temps et à l'espace, a du mal à imaginer un purgatoire qui ne soit pas situé dans un lieu. Au purgatoire, l'âme, en attente de son union à Dieu, est séparée du corps. Elle n'est pas dans un espace sensible. La Bible dit que l'on "passe comme par un feu". Ce ne doit pas être tout à fait le bonheur! Mais l'âme sait qu'elle est en marche vers Dieu et son Ciel. Cette espérance la soutient. Elle se voit aussi soutenue par l'amour et la prière de tous les membres de l'Église.
J’ose croire que Bénie, Anna et Lola, y trouveront quelques éléments de réponse à leur préoccupation. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.1000questions.net/fr/. Que dire alors de l'enfer?

Anonyme a dit…

Juste un mot à Valérie qui demande l’explicitation de ma pensée. Mon malaise se situe au niveau de sa propre intervention. La conviction de son mari l’empêche de se mettre en harmonie avec l’Eternel, ce qui sous-entendrait qu’il pourrait se permettre tout parce que Dieu est miséricordieux. C’est bien cela que j’ai pu comprendre par cette expression. Je pourrais aussi l’avoir mal interprétée.
Merci Ayaas de tes précisions et du lien qui pourra nous en informer davantage. Je me sens un peu soulagée car certains éléments qui pourraient détourner notre foi ont pu trouver quelque éclaircissement.

Anonyme a dit…

Je comprends un peu mieux grâce à la clarification apportée par ayaas sur les âmes du purgatoire! Si vraiment les choses se passent comme cela, je me dis alors que l’enfer existe. Tout comme le purgatoire, il est un état de souffrance éternelle et non pas un lieu puisqu’il s’agit de l’âme et non pas du corps. Il est vrai que Dieu est miséricordieux mais je pense aussi que Dieu laisse libres ceux et celles qui meurent dans le refus total de son amour ou dans l’imperfection. J’imagine qu’il y en a dans le monde. Je serais étonnée que l’on dise du Créateur qu’il ferme les yeux au mal commis sur terre pour donner automatiquement accès au paradis à n’importe qui. Il n’y aurait plus de distinction entre les saintes personnes et les pécheurs chroniques, en d’autres mots, il n’y aurait pas de sens à vouloir le bien pour moi et pour les autres.

Anonyme a dit…

Alors j’ai raison de vivre dans la crainte de Dieu et de l’inculquer à mes enfants, contrairement à ce que pense Arthur! Evidemment je respecte son point de vue et je reste convaincue que dans ce genre de débat chacune répond selon sa propre expérience de Dieu. Dans ce sens, je ne peux pas forcer mon mari à avoir le même degré de foi que moi quand bien même nous partageons le même lit conjugal. Puisque le purgatoire existe comme un état transitoire vers la plénitude d’amour, le face-à-face avec l’Eternel, l’enfer lui aussi existe. Et pour moi, je le répète, l’enfer est juste le contraire du jardin d’Éden, le lieu où la Bible situe le paradis terrestre. Quant à l’attitude de mon mari, je n’ai pas dit qu’il fait n’importe quoi qui déplairait à l’Eternel. Tout simplement qu’il n’accepte pas l’existence de l’enfer. En avouant que cette conviction l’empêche de se mettre en harmonie avec l’Eternel, je voulais dire qu’il s’oppose au formalisme traditionnel de l’église. Lui-même qui suit attentivement ce débat s’explique en ces termes: «Je ne suis pas un païen, je sais que Dieu ne me condamne pas quand je m’absente par exemple de la messe du dimanche. Je reste serein contrairement à mon épouse qui voit partout la crainte de son Eternel et qui tient à ce que les gosses se comportent comme elle.» J’espère que cette précision répond à la préoccupation de Lola.

Anonyme a dit…

Ayaas, merci pour ton courage de répondre à la question sur le purgatoire que j’ai posée dès le début de ce débat. Mais je me demande si tu ne te contredis pas toi-même en disant que l'enfer n'existe pas. Si le purgatoire est considéré comme un temps de purification, alors on doit chercher la pureté dès ici bas pour ne pas être châtié! Et s’il y a le ciel, il y a aussi l’enfer. J’aimerais que tu parles plus clairement de ce que tu comprends par le concept d’enfer. En discutant avec une amie, elle m’a demandé: «qui a déjà été au ciel pour nous dire qu'il n’y a pas d’enfer?» Si réellement l’enfer n’existe pas, pourquoi trouve-t-on dans la Bible des expressions suivantes: «il y aura des pleurs et des grincements de dents», «envoie Lazare, qu’il aille les avertir afin qu’ils ne viennent pas eux aussi dans ce lieu de souffrance». Certainement le riche parle de l’enfer dans ce dernier passage. Par quelle autre conviction plus solide Ayaas prouverait-il la non-existence de l’enfer? La même question je la poserais à Wara et Arthur qui insistent que l’enfer n’existe pas. Si l’enfer n’existe pas, pourquoi devons-nous continuer à mener une vie chrétienne qui est si exigeante! Donc si l’enfer n’existait pas, le ciel non plus.

Anonyme a dit…

Avec attention soutenue je suis la marche de ce précieux débat tout en faisant une multitude de changements sur MySpace où je m'en donne à cœur joie. Sans attendre la réaction possible d’ayaas, je m’oppose partiellement à l’avis de Bénie. En vertu de quoi suppose-t-elle que l’enfer existe? Ayaas pourrait lui rétorquer la même question. Peut-elle vraiment prouver l’existence de l’enfer? Les expressions bibliques évoquées n’en sont pas une preuve suffisante. En outre, je ne partage pas l’idée de vivre les exigences de sa vie chrétienne par crainte de l’enfer. J’y vois une erreur substantielle quant à la finalité. Que l’enfer existe ou pas, ma motivation chrétienne est de parvenir au paradis promis à toutes les personnes qui auront pratiqué la charité. Cette remarque concerne aussi les autres intervenants qui abordent ce sujet sous le même angle, notamment madame Valérie. Comme elle je suis une épouse d’autrui.