vendredi, novembre 07, 2008

Bousculer l'image du leadership africain


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Ce 4 novembre 2008, l’élection historique d’un Afro-américain, Barack Obama, à la tête des Etats-Unis a ‘engendré de l’espoir’ et suscité un enthousiasme populaire particulièrement en Afrique subsaharienne. On dirait que le nouveau locataire de la Maison blanche devenait aussi le Président de toutes ces nations qui donnent parfois l’impression de marcher en reculant. Elles n’ont ni la vraie volonté de l’essor économique, ni le désir profond du changement de mentalités culturelles qui font obstacle au développement. Quelle illusion!

Le changement auquel aspirent tant d’Africains et d’Africaines viendra de l’intérieur de leurs propres pays et non pas de l’extérieur. Les Africains devraient avoir le courage charismatique de bousculer leur propre image culturelle, afin d’exercer un leadership efficace tant au niveau politique que religieux. En effet, habitués à l’attentisme, beaucoup de leaders, hommes et femmes, n’ont pas confiance en eux-mêmes, au lieu d’assumer dignement leur responsabilité en visant haut, ils passent leur temps à se plaindre. Et ces plaintes pessimistes influencent leurs rendements et leurs résultats souvent médiocres.

Pourquoi nombreux ne parviennent-ils pas à maximiser leur temps malgré leur niveau d’éducation? A l’instar de leurs ancêtres, ils se plaisent à redire que le temps n’existe pas en Afrique. Au fait, la notion de temps n’est pas la même qu’en Occident. Elle est circulaire en Afrique et linéaire en Occident, dit-on. En Europe, par exemple, «on peut perdre son temps: le temps qui n’est pas utilisé est perdu.» Tandis qu’en Afrique, «quoiqu’il arrive, le temps n’est jamais perdu car le temps est une boucle, il reviendra et ça ne sert donc à rien de courir. Ce qui entraîne une approche de la vie plus relax, mais qui n’est pas toujours facile à gérer quand on vient d’une autre culture.»

Beaucoup de nos dirigeants africains fonctionnent dans la même logique. «Chaque jour qui passe s'appartient, demain appartient à demain et ne va pas plus loin. La projection dans le temps est une notion hasardeuse qui ne signifie rien.» Voilà pourquoi les conditions de vie de nos populations ne s’améliorent pas. L’attentisme, cette tendance à attendre les événements avant d'agir ou de parler, voilà le mal qui ronge l’Afrique subsaharienne à l’ère de la mondialisation. Les Africains ne devraient-ils pas d’abord compter sur eux-mêmes avant de compter sur les autres? (ayaas)

24 commentaires:

Anonyme a dit…

Actualité oblige, ayaas nous glisse dans la politique. Oui, le temps est très mal utilisé chez nous. Je contredirais peut-être ta pensée en disant que nos dirigeants «perdent» inutilement leur temps avec des audiences et des discours élaborés par d’autres, sans jamais résoudre le vrai problème de leurs populations. Une fois au pouvoir, ils s’installent en s’entourant de leurs proches sans tenir compte de compétence. L’Afrique ne décollera que quand les Africains eux-mêmes auront compris que seule l’excellence prime dans chaque Etat qui aspire au développement. Ma plus grande honte aujourd’hui est de constater que même ceux qui ont pris le pouvoir par des armes félicitent le nouveau président des US et admirent la démocratie américaine. Ils feraient mieux se taire…

Anonyme a dit…

Je suis d'accord que le changement auquel nous aspirons viendra de l'intérieur de nos pays et non de l'extérieur. Mais ce que je n'apprécie pas, c'est quand les Africains/Africaines se cachent derrière la culture pour justifier leur incapacité de gouverner ou de diriger efficacement les affaires d’intérêt commun. J’en suis convaincue, les choses peuvent être améliorées à condition de transcender la culture ou de voir au-delà de la culture. Bien que vivant très loin de l’Afrique ma terre natale, je ne suis pas toujours d'accord quand ils/elles disent que c'est la culture africaine qui empêche le développement. Nous avons tout le sous sol, les intellectuels et d’autres ressources, qu'est ce qui nous manque pour développer nos nations? L'Occident profite de nos richesses et de nos intellectuels pour se développer et continue à le faire. Comment ne voyons-nous pas cela? Sommes-nous vraiment incapables de lire les signes des temps et de changer notre monde?

Anonyme a dit…

Je voudrais répondre partiellement à Lucie. Notre problème c’est le manque de culture politique, de volonté et de désir de la réussite. J’avoue aussi que beaucoup d’aspects de la culture africaine constituent réellement un obstacle au développement. Je pense à l’esprit de dépendance qui caractérise la famille élargie. Tous veulent dépendre de celui ou celle qui a des moyens pour vivre sans lui donner la chance de préparer l’avenir de sa propre famille. J’en fais l’expérience et j’en souffre, mais je ne peux pas chasser tout ce monde de ma maison par respect pour nos traditions. Rien ne m’étonne que nos nations dépendent des autres. Comment se débarrasser de ce parasitisme? Le diaporama proposé par ayaas me fait de la peine. Effectivement, beaucoup de gens vivent dans des conditions précaires depuis des siècles sans élan d’amélioration. J’ai voulu construire une bonne maison au village pour mon oncle et sa famille mais il m’a dit que je voulais sa mort. Il risquerait d’être ensorcelé par des jaloux! N’est-ce pas là un problème de mentalité ou de culture?

Anonyme a dit…

C’est vraiment bien d’exercer notre imagination sur la toile mondiale mais ce serait mieux que nos dirigeants lisent aussi nos commentaires et participent à la discussion. Franchement, je ne vois pas ce que je pourrais faire à mon niveau pour les bousculer concrètement. Ils connaissent très bien les problèmes de nos pays quand bien même ils ne font rien pour améliorer la situation. Eux-mêmes et leurs familles n’en souffrent pas, ce sont plutôt les plus pauvres qui en sont victimes. Le développement c’est aussi un problème de justice, d’équité.

Anonyme a dit…

Ma plus grande souffrance c’est de vivre hors de mon continent d’origine. L’Afrique me manque mais j’en ai souvent honte, car les nouvelles ne sont jamais bonnes. La télé ne présente que ce qui va mal. Il faudra que l’Afrique elle-même s’efforce à présenter au monde ce qui va bien: nos beaux paysages, les témoignages d’hospitalité, les initiatives de développement, l’élevage, l’agriculture, les écoles, les beaux sourires africains, etc. Puisque les médias occidentaux ne s’intéressent qu’au sensationnel, l’Afrique doit montrer son image positive au monde. Ce ne sont pas des moyens qui manquent mais la volonté de préparer un lendemain meilleur.

Anonyme a dit…

La corruption en est pour beaucoup. Dans mon environnement, les gens honnêtes ne sont pas bien acceptés. Plusieurs ont perdu leur emploi par le seul péché d’avoir refusé de se laisser corrompre. Dans des écoles, par exemples, malheur à celui ou celle qui refuserait les recommandations qui viendraient d’en haut. Généralement ces recommandations ne tiennent pas compte de critères d’admission dans. Les refuser courageusement c’est aussi courir le risque de perdre son travail. Question de choix de vie surtout là où la justice n’existe qu’en théorie. L’Afrique, c’est aussi le continent où règne la loi du plus fort.

Anonyme a dit…

Je pense que l’Afrique se sent en droit d’attendre son développement de ceux qui l’ont dépouillée de ses richesses pendant la colonisation. L’occident devrait en être reconnaissant. Cela ne signifie pas que nous devons croiser les bras. Aide-toi le ciel t’aidera, dit-on. Malheureusement nos dirigeants, assoiffés de pouvoir, toujours prêts à changer les Constitutions à leur taille, continuent d’hypothéquer leurs pays pour s’assurer d’une sécurité éphémère.

Anonyme a dit…

Je ne suis pas pessimiste, l’Afrique décollera quand son heure sonnera, laissons le temps au temps. La tendance à comparer à d’autres continents ne peut que décourager quand on ne sait pas apprécier les efforts positifs de notre terre. Beaucoup envient l’Afrique sur bien des choses admirables. Donc l’Afrique n’est vraiment pas malade. Elle doit simplement adopter son propre style de développement et de démocratie.

Anonyme a dit…

On dirait que les églises ne font plus rien pour le développement de nos pays! Ont-elles perdu le zèle qui leur permettait de fonder des écoles et des hôpitaux pour le bien de la population? Il me semble que c’est plus que jamais le moment où nos pasteurs doivent lancer de nouvelles initiatives constructives pour soulager tant soit peu la misère qui frappe beaucoup de pays africains. Les pasteurs eux-mêmes n’en sont pas épargnés. Puisqu’ils sont capables d’entraîner des foules dans leurs églises, ils peuvent aussi les motiver pour travailler autrement en vue d’amélioration de leur condition de vie.

Anonyme a dit…

Ayaas pourrait-il nous expliquer les échecs du leadership au sein de l’église catholique? Nous sommes témoins de la destruction de nos paroisses malgré les tentatives de prise en charge par des communautés ecclésiales vivantes. Parfois, certains curés se comportent comme des gamins, sans vraie maturité, on dirait qu’ils n’ont pas été formés! Plus on le laisse agir, plus s’installe le laisser-aller. J’en ai honte. Si seulement ils pouvaient nous écouter… Alors il serait plus juste de reconnaître que la crise touche toutes les couches de notre société.

Anonyme a dit…

Je suis désolée de lire l’intervention de Peter qui parle du zèle des églises pour un développement. Je pense que le développement est un problème de tous; chacun est supposé apporter sa pierre à la construction d’un édifice. Et pour être précis dans ton propos, de quelle église parles-tu? Je crois que nous ne pouvons pas être ingrats envers l’église catholique, permettez-moi de la citer, qui a fait beaucoup de réalisations dans notre Afrique. Nous en sommes bien témoins. Combien d’écoles n’ont-elles pas été érigées par cette même église qui, aujourd’hui, devient objet de critique voire de moquerie? Et si l’église ne prend plus de telles initiatives, il nous faudra rentrer dans les années 93-94, pour ne citer que celles-là, pour nous rendre compte de ce que nous avons fait des institutions. Ne les avons-nous pas détruites en les pillant? Je rejoins Dady qui dit que ce ne sont pas les moyens qui nous manquent, mais la volonté. Mettons-nous tous au travail afin de reconstruire notre Afrique. Il faudra admettre aussi qu’en dehors de sa culture qui appelle à la solidarité, au bien de tous et celle de l’occident qui consiste à travailler pour le développement, l’Africain a adopté une troisième culture qu’Ayaas appelle l’attentisme.
A Maria qui attend une réponse d’Ayaas sur les échecs du leadership même dans l’église, je dirai que les curés auxquels elle fait allusion viennent du même contexte. Je ne veux pas ici dire que les curés doivent se comporter en immatures ou ne pas prendre à cœur leur responsabilité. Mais on dit parfois que l’exemple vient d’en haut. Quel modèle ont-ils eu? Le leadership est une question de foi, s'efforcer à chercher le développement de tous! Ayaas pourrait donner à Maria une réponse claire et peut-être exacte à ce propos.

Anonyme a dit…

Le commentaire de Lola m’a poussé à relire mon intervention. Pour être plus précis, je parle de nos églises, en général, tout en avouant que je suis un chrétien catholique pratiquant. Loin de moi la méconnaissance de l’action sociale de l’église catholique, en particulier. Je me demande simplement si cette institution n’avait plus rien à dire ou à faire aujourd’hui; son zèle missionnaire, réponse prophétique aux besoins de ce monde qu’elle continue à évangéliser, serait-il inactif? Nous savons qu’elle a toujours été persécutée depuis le temps de Jésus Christ, pourquoi un pillage arrêterait-il son action? Je pense que l’église catholique doit continuer à agir efficacement surtout là où les dirigeants politiques se montrent incapables de travailler à l’épanouissement des peuples. Je n’en disconviens pas, chacun doit apporter sa part à la construction de l’édifice commun, mais je ne vois pas ce que je peux faire au-delà de ma propre maison. Il faut être investi d’un certain pouvoir pour agir largement.

ayaas a dit…

Quel serait le visage de la plupart de nos pays d’Afrique sans l’action évangélisatrice et sans l’apport de l’Eglise catholique! Elle a beaucoup contribué à l’élan d’épanouissement des Africains et continue à le faire, conformément à sa mission prophétique dans le monde, en dépit de ses moyens limités. Mais il faut le reconnaître aussi, dans certains contextes, bon nombre de ses ministres empêchent la population d’améliorer ses conditions de vie. Eh oui, c’est malheureusement bien vrai. Loin de prétendre fournir une réponse claire et complète à Maria, comme le souhaite Lola, je me contenterai d’évoquer le cas négatif décrit par Jean-Baptiste Malenge Kalunzu, dans un article intitulé «Entre sorciers et ‘anti-sorciers’, des villageois s’entretuent» (cf. Renaître, n.19 du 15 octobre 2008). Voici quelques extraits.

«Au moment où se tient la réunion paroissiale du 20 septembre, le village entier est sous l’emprise d’un prêtre venu pour la «purification». Le chef du groupement de Lozo, Gilembe explique avoir invité le prêtre pour débarrasser le village de la source des maladies et de la mort. Et le prêtre, vivant déjà en marge de sa communauté et des règles de l’Eglise, a désigné, dans une séance publique, des hommes et des femmes comme sorciers ou victimes de la sorcellerie. Et il entend les coupables en privé. Pour les «purifier», ils lui doivent chacun 1000 francs congolais et un poulet… Le chef du groupement loge le prêtre dans un coin de sa concession.
«Le nouveau curé de paroisse arrive ainsi dans un village où un confrère, logé chez le chef de groupement, prêche un autre évangile avec des méthodes différentes.
«Dans l’histoire du village Lozo-Munene, quatre prêtres sont passés prétendre chasser la sorcellerie. Le dernier en date n’avait pas reçu bon accueil. Des témoins de Jéhovah, des kimbanguistes ou membres de l’Eglise néo-apostolique le dénigraient, l’accusant de semer la haine.
«Qui aura pitié des villageois? Qui les sauvera de l’escroquerie? Qui les protégera contre les multiples exactions des prétendus sorciers et anti-sorciers? Ceux qui auraient dû éclairer un tant soit peu les esprits les entraînent plutôt dans l’obscurantisme. Et ceux qui auraient dû les défendre les exploitent davantage. Faux prêtres, délinquants chefs de village et autres policiers corrompus les exploitent à qui mieux mieux.»

Anonyme a dit…

Merci Peter de ta précision. De nos jours, il y a prolifération des églises communément appelées «les églises de Réveil», il fallait bien cette précision même si tu penses qu'elle n'agit plus efficacement. A mon humble avis, le zèle missionnaire de l’église (catholique) continue à être actif partout dans le monde, mais peut-être basculé par le contexte dont j’ai parlé dans mon intervention. Et la faiblesse humaine s’y ajoute.
Peter, ne te décourage pas; tu pourrais bien faire quelque chose au-delà de ta maison. Le pouvoir, c’est le peuple et tout commence à la base. Le constat amer vis-à-vis de notre peuple est qu’il n’est pas mû d’une ferme volonté de faire bouger les choses. Nous attendons que les autres viennent au secours. Il nous faudra des hommes et des femmes comme les prophètes du temps ancien et de notre temps, il y en a quelques-uns, afin de contrecarrer le leadership abusif, qui ne tient pas compte des autres. Donc, n’attendons pas ou plutôt ne croisons pas les bras car demain appartient à demain, comme dit Ayaas.

Anonyme a dit…

La réaction d’ayaas vient confirmer le malaise exprimé dans ma précédente intervention. L’histoire qu’il raconte ne me surprend pas du tout, je suis habituée à entendre ce genre de récit. Il me semble que certains prêtres le font par mendicité car ils ont soif d’argent pour se construire des villas malgré ce que leur donne leur communauté d’appartenance. Or l’exorcisme paie bien… Que Lola comprenne qu’il n’est pas du tout agréable d’avoir un curé désordonné. Je dirai même que c’est une malchance de se faire guider par ce type de ministre de Dieu.

Anonyme a dit…

«Qui aura pitié des villageois?» A mon humble avis, la question est fondamentale. Les villageois se voient persécutés par leurs propres pasteurs, ceux-là mêmes qui ont la charge de guider leurs âmes dans la vérité. Ce qui me choque le plus dans cette histoire, c’est le fait de laisser en circulation libre un prêtre «vivant déjà en marge de sa communauté et des règles de l’Eglise». Ses responsables ne sont-ils pas en train de commettre un péché de complicité? Le droit canonique ne prévoit-il plus des sanctions pour ce genre de comportement? Aidez-nous, s’il vous plaît, à maintenir notre petite foi chrétienne.

Anonyme a dit…

Je dirais à Roger que ta foi ne dépend pas de tes pasteurs, ils sont pleinement hommes. Ta référence c’est plutôt Dieu, je pense. Guidé par ce principe, tu seras toujours une personne heureuse et engagée malgré les vicissitudes de ton environnement et malgré l’attitude moins constructive de tes guides. Ma réaction est peut-être simpliste mais elle vaut sa considération. «Ne prenez pour modèle le monde présent», dit saint Paul quelque part dans le Nouveau Testament.

Anonyme a dit…

Ayaas vient surchauffer les esprits avec cette triste histoire! Oui, des comportements comme ceux-là de la part de ceux qui sont supposés ramener les autres sur les rails incitent à la révolte. Ne dit-on pas parfois que les prêtres font fuir les chrétiens de l’église? Et Pourquoi parle-t-on des faux ou des vrais prêtres? C’est parce qu’il y a trop d’abus. Ne pouvons-nous voir que ce côté sombre de nos pasteurs? N’y a-t-il pas aussi de ceux qui exercent consciencieusement et valablement leur ministère? Je ne suis pas du tout d’accord que l’on s’en prenne aux prêtres car le fossé n’est pas créé seulement par eux; ils sont issus de ce contexte.
A Maria, je dirai que je n'encourage nullement ces genres de prêtres qui se permettent de ternir l’image du clergé africain puisque c'est de lui qu'il s'agit. J’ai bien dit qu’il y en a parmi eux qui exercent avec conscience leur ministère. Il serait malhonnête de ma part de le méconnaître. Notre Afrique a vraiment besoin d’une éducation à la conscience et ceci concerne toutes les couches de nos populations. Ne nous éloignons pas du sujet et ne nous contentons pas d’acculer qui que ce soit; faisons plutôt, à notre niveau, un examen de conscience pour voir où nous en sommes dans l’exercice du leadership et prendre l’élan pour un avenir meilleur!

Anonyme a dit…

C’est très beau ton discours Dady, et je sais que tu as raison. Mais en pédagogie, l’enseignant doit servir de modèle à son élève. Ce principe est connu de tous. Ta façon de penser encourage des leaders qui disent souvent: «ne suivez pas ce que je fais mais plutôt ce que je dis». Cela arrive souvent quand on se sent fautif. Je sais que ma foi tient aussi de ceux ou celles qui doivent l’animer.

Anonyme a dit…

Laisser le temps au temps, l’Afrique n’est vraiment pas malade, souligne Michel dans son commentaire! Une façon claire de dorloter la passivité. Une preuve en plus de ce qu’ayaas a appelé «attentisme», n’est-ce pas Michel? Peut-être sais-tu quand sonnera l’heure du décollage africain. Il y a quelques années un auteur africain a intitulé son livre bien connu «L’Afrique est malade d’elle-même». Qu’en penses-tu?

Anonyme a dit…

J’ai déjà lu l’ouvrage de Tidiane Diakité dont parle Blaise, paru à Karthala en 1986. Certes, L’Afrique malade d’elle-même est un vrai constat dans la mesure où les Africains eux-mêmes sont la cause de leur propre malheur. L’Afrique dont moi je parle, celle qui n’est pas vraiment malade, est cet immense continent dont les richesses attirent les vautours du monde entier. Nul n’ignore que des foyers de guerres un peu partout en Afrique sont alimentés par la convoitise de ses richesses naturelles. Notre grand malheur, à mon avis, c’est le fait de ne pas avoir des dirigeants qui ne se laissent pas «acheter» par l’Occident. Ils sont toujours prêts à hypothéquer leurs nations pour avoir la protection rapprochée du plus fort. Dans ce sens l’Afrique en soi n’est pas malade. Ce sont plutôt ses gouvernants qui sont malades. Evidemment, tous ne sont pas malades mais la plupart ne cherchent que leurs intérêts personnels au détriment de la population. Il faut y être pour s’enrichir, même malhonnêtement! Alors on fait tout pour éliminer ses opposants d’opinion.Quand changeront les mentalités?

Anonyme a dit…

Je prends le train en marche. Ne vous étonnez pas que les choses ne marchent pas très bien en Afrique. Pour beaucoup de chefs, le pouvoir n'est fondé que sur l'alliance avec le diable. Or Satan existe. Il fait toujours le contraire de ce que Dieu veut, le Bien de tous et toutes. Je l'avoue, beaucoup de nos frères et soeurs au pouvoir, à différents niveaux possibles, vivent sous l'emprise du Mauvais. J'en suis convaincue. Pas la peine de vous donner quelques exemples concrets. Il en est de même avec nos sportifs, des musiciens n'en parlons pas, et des étudiants d'Université, etc. J'en sais quelque chose. On pense que Satan détient la clé de réussite. Tant que la raison n'aura pas dominée sur ces pratiques obscures, le développement du continent ne sera qu'un rêve très lointain. Le grand service à rendre à nos sociétés serait d'aider ce monde à se libérer de telles croyances. Pas évident.

Anonyme a dit…

Michel a bien touché le point. Le leadership et spécialement africain est affaibli à cause de sa dépendance extérieure. J'épouse bien cet argument. On s’accroche quelque part afin de préserver ses intérêts personnels et nous en connaissons les implications sur la vie des populations. L’Afrique a adhéré trop tôt à la démocratie. A-t-elle bien compris que qui dit démocratie dit pouvoir au peuple ? Et ce dernier se contente du centime qu’on lui donne à la place de clamer ses droits. A cela s’ajoute la corruption, l’un des maux qui minent notre peuple. Ceci se fait sans gêne et à tous les niveaux. Tant que l’Africain n’a pas encore compris que le leadership doit être partagé, notre Afrique ne décollera pas. Je suis peut-être trop pessimiste, mais le développement ou encore l’épanouissement de l’Afrique ne viendra que des Africains et par d’ailleurs.

Anonyme a dit…

Louise nous ramène à la sorcellerie, on n’en finira jamais. Je pense que la croyance en la sorcellerie est la vraie raison de notre sous-développement. Louise sait ce dont elle parle parce qu’elle en a l’expérience peut-être, mais qu’elle sache qu’il n’y a jamais de preuves palpables en cette matière. Par ailleurs, je partage son point de vue, il faudrait que la raison l’emporte sur l’esprit du mysticisme. Ma question est de savoir ce qui est faisable pour s’en libérer une fois définitivement. Enfermés dans ce genre de croyance, nous n’irons jamais loin, on marchera toujours en reculant… J’ai envie de dire que la sorcellerie n’existe que pour celui ou celle qui y croit. Bin pour moi, elle n’a aucun effet…