lundi, septembre 17, 2007

Famille condition de vocation



Depuis la publication de la plaquette Aspirant(e)s à la vie religieuse aux éditions Baobab, en 1995, bon nombre de personnes m’ont suggéré de développer ma pensée. Ma prochaine participation à une session portant sur les jeunes et les vocations en Afrique me pousse à lancer cette discussion, afin d’approfondir ensemble les aspects relatifs aux conditions d’admission dans les congrégations religieuses ou instituts de vie consacrée. Nous pourrions aussi parler de vocations sacerdotales. Je me contenterai de reprendre ce que j’avais écrit dans la brochure, en m’arrêtant à certains critères qui méritent notre attention. Considérons tout d’abord la Famille comme une condition d’admission tant dans la vie religieuse que sacerdotale.
«Le discernement devrait commencer par appré­cier la famille d'où l'on vient et son milieu de vie, même si la vocation est une affaire personnelle. De l'arbre dépendent généralement les fruits, dit-on. Il est toujours bon de s'assurer de la qualité de l'édu­cation reçue et de l'influence du milieu sur soi.
L'ignorance religieuse de bon nombre d'aspirants invite les formateurs à reconsidé­rer les valeurs chrétiennes ou le soubassement spiri­tuel de la famille de chacun. Qu'en est-il de la vie sa­cramentelle des parents? Sont-ils encore des prati­quants? Comment nourrissent-ils leur foi? Et quel genre de camarades fréquentent l'aspirant? Autant de questions qui méritent une réponse libre et consciente.
En effet, mise à part l'exagération, d'un enfant qui n'a pas eu la chance d'être éduqué à la politesse, par exemple, il n'est pas sûr d'attendre les bonnes manières, le respect et l'obéissance. Et celui qui est élevé dans le milieu où l'on cultive l'intolérance ne saura certainement pas s'épanouir dans la vie communautaire. Le noviciat ou la formation en général ne change pas grand-chose à la personnalité. Encore faudra-t-il miser sur la disponibilité de chacun. La psychologie nous en dirait plus.»
Cet argument tient-il debout dans ce monde d’aujourd’hui où, de plus en plus, la famille naturelle se déforme en prenant d’autres significations sociales?
(ayaas)

5 commentaires:

Anonyme a dit…

On pensait que ayaas n’avait plus d’inspiration pour ce blog. Merci pour ce nouveau sujet. Je connais bien ta brochure, nous l’utilisons souvent pour nos aspirantes. Personnellement, je pense que l’éducation familiale est très importante pour tout enfant, l’avenir dépend beaucoup de ce qu’il reçoit en famille, par exemple, le savoir-vivre, la discipline personnelle, le bon sens, etc. Nous essayons de connaître les familles de nos candidates même s’il n’est pas facile de tout savoir. Mais ce n’est pas un critère absolu. La famille peut être bien et l’enfant non ou le contraire. En plus, Dieu appelle qui il veut, c’est ma conviction. Nous nous arrêtons plus aux dispositions internes de la candidate qu’à la qualité de sa famille. Je serai contente de savoir ce qu'en disent les autres.

Anonyme a dit…

Hier, jetant un coup d’œil sur ce blog que je n’ai plus consulté pour un bout de temps, j’ai trouvé ce sujet fort intéressant proposé par Ayaas. Oui, merci Ayaas pour avoir ouvert un débat sur un sujet d’actualité auquel font face beaucoup de congrégations. De prime abord, j’ai pensé ne pas m’engager dans ce débat délicat.
Relisant cet extrait tiré de ta brochure, quelque chose me chatouillait bien qu’au départ je sois réservée à réagir. Ainsi me suis-je mise un peu à analyser l’un des arguments que je n’épouse pas totalement. Merci à Helena qui, dans son commentaire, a déjà répondu bien qu'indirectement à la question que je me proposais de poser à Ayaas. Je connais bon nombre de religieux venant des familles en difficulté et même non chrétiennes. Cela ne les a pas empêchés de s’épanouir dans leur vocation.
Oui, il est sans doute important de connaître les antécédents du candidat afin de l’aider à l’adaptation à ce nouveau milieu auquel il n’est pas habitué. Lesdits antécédents pourraient également déterminer la manière d’accompagner du formateur afin de combler les manques. Ils sont peut-être aussi des pistes pour le discernement de sa vocation, mais je ne crois pas que la famille croyante ou moins croyante soit l’un des critères à l’admission ou non admission du candidat, moins encore la fréquentation des camarades «mal renommés». La nouvelle technologie à la portée des jeunes de notre temps leur apprend beaucoup et je me demande si la mentalité et la culture ne leur viennent pas des médias que de la famille. Voilà ma petite contribution.

Anonyme a dit…

Tout le monde sait que les voies de Dieu ne sont pas les nôtres et que la vocation est une affaire individuelle. Dieu appelle la personne de son choix à sa mission et cela, je pense, indépendamment de sa famille. Mais cela ne veut pas dire que le milieu naturel du candidat ne compte pas. La vraie connaissance du candidat ou de la candidate doit remonter jusqu’à sa famille. Une formation qui se contenterait de considérer seulement la dimension spirituelle de l’individu en oubliant l’ensemble de son monde psychologique serait une formation dangereuse pour la société et pour l’église. La plupart des problèmes vécus en communautés religieuses pourraient être évités si la famille avait correctement rempli son devoir. Que peut-on attendre de quelqu’un qui n’a jamais appris que la politesse est une valeur? J’irais plus loin en disant que peut-on attendre du candidat issu d’une famille nombreuse dans laquelle chaque enfant a son père? Ou encore de celui qui viendrait d’une famille où la bagarre entre père et mère est comme le pain quotidien? Mon expérience montre que malgré quelques cas d’exception, nous devons absolument apprécier la famille du candidat avant de l’accepter chez nous. Il serait très imprudent d’admettre des jeunes dont les familles ne sont pas connues. C’est mon point de vue.

Anonyme a dit…

Une certaine attitude me choque. Orphelin de père et de mère depuis mes 3 ans d’existence, je survis grâce à l’hospitalité de ma famille élargie. Jamais d’endroit fixe, je passe d’une main à l’autre tout en expérimentant les hauts et les bas de ma vie. Tel est mon sort à jamais, et je n’en veux à personne car chacun a son histoire. Au fond de moi s’est manifesté un désir de servir le Seigneur là où il voudra. En prenant contact avec trois congrégations, chacune m’a exigé une lettre d’accord de ma famille. J’ai de la peine à trouver celle qui pourrait m’offrir une lettre de recommandation favorable puisque personne ne partage la même foi que moi. J’ai été baptisé adulte, je l’ai librement voulu. Je me demande pourquoi on ne peut pas m’admettre dans une congrégation faute de recommandation de ma famille élargie! L’église serait-elle aussi un lieu de discrimination? Je ne crois vraiment pas que mon oui à Dieu puisse dépendre d’une quelconque famille. Comprenez-moi, je ne tiens pas à tout prix qu’on m’accepte quelque part, surtout pas comme un cas d’exception faute de famille, mais je me permets de dire ici que c’est injuste. Les encadreurs des vocations devraient éviter de frustrer davantage des candidats orphelins lorsqu’ils insistent sur la famille. J’en sais quelque chose. Ayaas, le critère est donc discutable. Merci pour l’opportunité de me défouler.

Anonyme a dit…

Il est intéressant de parler aujourd’hui de la vocation à la vie consacrée dans ce monde où la vie religieuse n’est presque plus attirante comme autrefois, bien qu’il y ait un bon nombre de jeunes en recherche de Dieu.
Je suis d’accord avec ayaas et je trouvé quelque chose de bon et de bien chez les intervenants. C’est difficile de dire que tel jeune à la vocation et tel autre ne l’a pas en se basant sur la famille. Il y a même des fois où nous disons c’est son père qui a la vocation ou sa mère plutôt que l’individu lui-même. C’est vrai que la famille joue un grand rôle dans la construction de la personnalité du jeune qui s’engage dans la vie religieuse. Le milieu de vie l’influence d’une manière ou d’une autre. Et cela se répercute dans la vie communautaire. Ça peut- être une influence positive ou négative.
Ce qu’il faut faire pendant la formation, c’est suivre le (la) jeune d’une manière spéciale en personnalisant la formation. Si le (la) jeune vient d’une famille qui ne l’a pas aidé à acquérir beaucoup de vertus, nous essayerons de l’aider. Si la personne ne grandit pas et ne se laisse pas aider, c’est bien de l’orienter ailleurs. Rien ne nous dit que le salut est seulement au couvent ou dans la vie religieuse. Je n’exclus pas l’influence familiale mais il faut savoir juger et bien discerner chaque cas avant d’admettre quelqu’un.
José, je comprends ton cas. Je pense qu’il doit y avoir l’un ou l’autre membre de ta famille qui t’appuie dans ton cheminement. A toi d’exposer librement ta situation aux responsables de la congrégation que tu préfères, et donne-leur le temps de vérifier ce que tu leur partages. Si aucun membre de ta famille ne peut s’engager, je connais des cas où c’est le curé qui recommande. Mais c’est à la congrégation de juger et d’apprécier chaque cas.