dimanche, mai 13, 2007

La dot africaine

(Réflexion ayaas - Peinture Ndele)

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Pour ou contre la dot? Je pense précisément à la dot versée par un homme pour demander une femme en mariage. D’après Le Petit Larousse 2004, le vocable ‘dot’ signifie «Biens qu'une femme apporte en se mariant. Biens donnés par un tiers et par contrat de mariage à l'un ou à l'autre des époux.» Et le ‘mariage’, l’ «Acte solennel par lequel un homme et une femme établissent entre eux une union dont les conditions, les effets et la dissolution sont régis par les dispositions juridiques en vigueur dans leur pays, par les lois religieuses ou par la coutume». La dot africaine, tel est le sujet qui me préoccupe depuis quelques années et pour lequel je viens auprès de toi, riverain, riveraine, homme ou femme du terrain, afin de bénéficier de ta sagesse. «Si la rivière fait beaucoup de détours, parfois inutiles, avant d’arriver à son embouchure, c’est parce qu’elle n’a pas voulu demander conseil aux riverains», dit un proverbe africain. Dois-je percevoir la dot de mes nièces comme le veut la coutume?

Tenter d’élucider les motivations traditionnelles de la dot africaine, c’est vouloir redonner au mariage son vrai sens coutumier en invitant certains parents à une nouvelle prise de conscience, et de nombreux jeunes désemparés à assumer leur responsabilité dans le contexte actuel de la société africaine. Chose évidente, la plupart des jeunes sont en relations conflictuelles avec leurs parents et leurs aînés. Ils "se trouvent à l'étroit dans les anciens cadres qui freinent ou bloquent leur désir d'épanouissement". Aussi accusent-ils le passé d'être cause des malheurs du présent.

Ma conviction est que la pratique actuelle de la dot africaine est une forme d'agression contre la femme. Malheureusement, la femme qui, pendant ces dernières décennies, ne cesse de revendiquer ses droits se plaît dans la dot, cette institution universelle rencontrée en Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique depuis la période antique. La dot demeure une source de profit dans beaucoup de pays subsahariens, et le mariage chrétien fonctionne mal, comme le constatait le cardinal Malula, d'heureuse mémoire. On dirait que la valeur de la femme mariée se mesure au montant payé pour l'épouser! La dot serait-elle mal comprise aujourd’hui?

Traditionnellement, le lien tissé entre deux familles est matérialisé au moyen de la dot, qui représente en quelque sorte leurs consentements. Perdant progressivement son sens de symbole d'alliance, la dot est devenue presqu’une source de revenus quand bien même cela varie d'une ethnie à l'autre. Certains parents considèrent la bonne éducation scolaire de leur fille comme un moyen pour exagérer avec le prix de la dot. «La pratique a gagné du terrain et est devenue pour les uns un moyen de chercher à s´enrichir et un moyen de démontrer leur pouvoir si bien que certains hommes se croient en droit de maltraiter leurs femmes.» En RDC, par exemple, rien de plus choquant que le système de "facturation" ou l’état de besoins présenté au fiancé par la famille de la fiancée. Le prix est souvent exorbitant.

Quel sort réserver aux candidats amoureux mais incapables de payer la dot? Certains renoncent carrément au mariage, d'autres s'endettent infiniment, et d'autres encore prennent un «raccourci», l’option qui consiste à avoir un ou plusieurs enfants avec sa fiancée sans jamais doter, en dépit de la pression familiale. Mais malheur à ce couple désobéissant! Le premier enfant qui tombera peut-être de la malaria sera considéré comme victime de leur obstination; et l'absence d'un acte juridique issu du mariage civil fermera les portes au mariage chrétien.

La dot devient tellement un profit matériel que certains autres parents n’hésitent pas à poursuivre leur fille jusqu’au couvent en réclamant la somme que la famille aurait pu obtenir le jour de son mariage. Parfois, la communauté religieuse paie le montant exigé en espérant libérer la candidate de cette obligation familiale. Véritable illusion! Loin de séparer, la dot unit plutôt les personnes surtout en cas de tristes événements, en tissant des liens plus étroits avec une autre famille. Tout porterait donc à croire que la dot est une autre forme de discrimination ou de violence faite à la femme. (ayaas)

43 commentaires:

Anonyme a dit…

Un petit tour sur ton blog, le temps juste de découvrir ce nouveau sujet et de livrer à chaud ma première impression. Je reviens d’Haïti où cette affaire de dot n’existe pas. Les parents peuvent ou ne pas offrir quelques cadeaux à leurs enfants qui s’engagent dans une nouvelle vie. L’Afrique dont tu parles devrait supprimer cette pratique traditionnelle.
J’ai présent à l’esprit le souvenir d’une religieuse ouest-africaine. Avec l’accord de sa communauté, elle a dû travailler au début de sa formation pour rembourser la «dot de son père». Incroyable mais vrai. Curieusement, le jour de son engagement définitif, son père, un païen endurci, est entré pour la première fois dans l’église et a pris la parole pour demander pardon à sa fille. «Je ne devais pas te faire souffrir», disait-il à la surprise de l’assemblée.
En ce qui te concerne personnellement, je ne connais pas bien ton contexte socioculturel. J’imagine que tu as l’obligation de faire plaisir à ta famille en recevant la dot de tes nièces à titre symbolique. Le refus catégorique pourrait t’apporter plus d’ennuis que de paix, dans cette Afrique où les croyances ancestrales ont toujours leur mot à dire. Qui sait si on ne te traitera pas de sorcier tout simplement pour avoir tenu à ce que ta nièce ne soit pas un produit à vendre par la dot. Ce n’est pas pour te faire peur que je dis cela, mais j’exprime mon réalisme, et j’en sais quelque chose. Certains de mes amis sont devenus malheureux à cause de leur opposition aux coutumes. Personnellement je partage ton point de vue mais je me dis en même temps qu’il y a à tenir compte de beaucoup de paramètres pour préserver la paix familiale.
J’attends impatiemment l’intervention des femmes dans ce débat. Il faudra qu’elles nous disent courageusement ce que vaut la dot pour elles.

Anonyme a dit…

En tant que femme africaine, ce sujet m’intéresse car j’appartiens à ce peuple qui tient rigoureusement à la dot. Voici en quelques lignes ce que j’en pense. Je ferai un double commentaire: le premier à poster immédiatement portera sur le positif de la dot, le second qui suivra plus tard contiendra ses aspects négatifs. J’espère arriver à montrer que je suis à la fois pour et contre la dot.
La dot présente plusieurs aspects positifs quand elle est considérée comme un symbole. Un proverbe africain dit: "Si tu veux avoir un safou (fruit) mûr, accepte de tomber avec la branche". Il en est de même avec l’homme qui aime une femme et veut la prendre en mariage; il doit accepter de payer la dot même si cela lui coûte cher.
La dot valorise la femme et toute sa famille car par elle, on découvre la qualité de l'éducation reçue par la femme et la bonne réputation de sa famille. La dot est un symbole qui témoigne que telle famille est sérieuse et qu’on peut accepter de faire alliance avec elle. La dot favorise le respect de la femme par sa propre famille, ses amis et son mari. Par elle, la femme prend conscience d’appartenir à quelqu'un envers qui elle a un engagement solide et définitif. "On ne blague plus".
En d’autres termes, la dot est un signe de gratitude envers l'épouse et sa famille, un symbole d'orgueil féminin: «j'ai été épousée». Elle est à la fois un signe manifeste d’une certaine sécurité personnelle de la femme, de l'amour de son époux envers elle, de générosité et de valorisation de la belle-famille. Bref, la dot symbole est un signe d’alliance entre deux familles. Dans ce sens, elle a une valeur sociale que l’Afrique doit sauvegarder.

Anonyme a dit…

Qui libérera l’Afrique de la peur des sorciers? Peut-on vraiment espérer un changement des mentalités? J’en suis navrée. Alex, laisse-moi te dire que ton commentaire m’effraie. Je m’attendais à ce que tu exhortes ayaas à conscientiser sa famille afin que quelque chose change dans la manière de concevoir la dot. Je ne vois vraiment pas ce que vient faire la sorcellerie dans cette affaire. Je suis heureuse d’avoir été mariée sans la dot. Mes parents ont des moyens et n’ont rien exigé à mon mari; au contraire ils nous ont donné tous les nécessaires pour commencer notre foyer. J’avoue que le papa de mes trois enfants ne se sent pas diminué à cause de cela. Notre amour est plus fort que le reste. J’aurai quelques autres inquiétudes à adresser à Bénie quand elle aura complété son commentaire avec les aspects négatifs de la dot. J’espère y voir un peu plus clair.

Anonyme a dit…

Mélanie, j'ai l'impression que tu n'as pas grandi en Afrique, ou encore ta famille est bien placée socialement et économiquement pour oublier toute la tradition ancestrale. La dot ne veut pas dire que l'on demande beaucoup de choses mais juste un signe et un symbole. Ton père et ta mère ont assez de possibilité comme tu le dis, et tel que je vois le contexte où tu vis n'est pas africain. C'est normal que la dot ne puisse pas exister dans ta famille. Moi, dans le milieu où je vis, je vois que la jeune fille est très heureuse quand son fiancé vient se présenter à sa famille pour demander la dot. La famille se dit en elle-même: "cet homme est sérieux". La dot est un symbole et non une vente de la fille. Cela devient vente comme dit ayaas quand elle devient une source de revenus. Alex tu as un peu raison. Une personne qui n'est pas forte psychologiquement tombe facilement et se laisse emporter par la peur, et effectivement peut en mourir ou avoir une maladie incurable à cause de ses croyances.

Anonyme a dit…

Les nombreux aspects positifs de la dot que je viens d’évoquer dans mon premier commentaire ne devraient pas nous faire oublier son côté négatif. La dot excessive conduit à l’appauvrissement de l’homme qui, par amour de sa femme, accumulera des dettes. Et quand elle cesse d’être un symbole d’alliance entre deux familles, la dot devient un moyen d’aliénation de la femme. Cette dernière n'a pas le droit de dire quoi que ce soit à son mari tout simplement parce qu’elle a été dotée. Considérée comme une marchandise vendue à un grand prix, elle peut être torturée par sa belle-famille qui lui dira souvent: "tu nous as coûté très cher", et le mari à son tour: "tu es mon argent". Parfois, la femme est soumise à un régime qui frise l’esclavagisme. Et puisque le mari reste maître du jeu, la dot est obligatoirement remboursable dans le cas, entre autres, de stérilité féminine et lorsque le mari déclare son sentiment d’insatisfaction par rapport au lit conjugal.
Malgré ses frustrations, je le répète, la femme dotée se sent en sécurité. Dans certaines cultures, la femme non-dotée subit un traitement presque inhumain quand intervient la mort du mari. Quelles que soient les années vécues ensemble, la belle-famille intervient et l’oblige à quitter le toit conjugal soit disant qu’elle n’est pas reconnue légalement. Et si c’est elle qui meurt en premier, elle ne sera pas enterrée par la famille de son mari, c’est-à-dire qu’elle n’aura pas droit aux funérailles dignes d’une épouse, et cela peu importe le nombre d’enfants.
Voilà ce que je sais de la dot africaine. D’autres pourront me contredire ou compléter ma liste d’avantages et d’inconvénients de la dot. Personnellement j’y vois plus le positif que le négatif. Donc la dot mérite d’être pratiquée à sa juste valeur.

Anonyme a dit…

Je ne sais pas si Rita m’a bien comprise. L’Afrique appartient à nous toutes, elle et moi. Que je vive sur le sol africain ou ailleurs, je suis Africaine. Pourrais-tu, Rita, affirmer avec certitude que tous ceux qui vivent en Afrique acceptent les croyances ancestrales dont tu parles? Il ne suffit pas de vivre ailleurs pour les contester. Pas la peine de te ramener au précédent débat sur la croyance ancestrale que j’ai lu avec plaisir. Je me demande si pour toi la dot vaut plus que l’amour. Le sérieux du fiancé c’est d’abord son cœur ou sa capacité d’aimer sincèrement et non pas la dot qui n’est qu’un rite extérieur. Ne me dis surtout pas que tous les hommes qui versent facilement la dot sont sérieux. Il suffit d’avoir de l’argent pour le faire même quand il n’y a pas d’amour vrai. J’apprends que certains hommes donnent même plus que le montant fixé par la famille. Question d’impressionner. Mes parents qui n’ont pas exigé une dot pour moi ne sont pas moins Africains que tant d’autres.
Je suis d’accord avec toi, la dot devrait être un symbole plutôt qu’une source de profit, comme l’a dit ayaas. Mais j’ai pitié de toutes ces femmes qui n’ont pas pu réaliser leur projet de mariage à cause d’une maudite dot exorbitante. C’est injuste. Si tous pouvaient refuser de doter, j’en suis convaincue, les parents ne laisseraient pas leurs filles s’endurcir dans le célibat involontaire. Quelque chose changerait. Franchement, le négatif mentionné par Bénie dans son deuxième commentaire prouve à suffisance qu’il n’y a pas à s’en vanter. Je pense que la femme africaine devrait réagir contre la dot. Et on devrait éviter de cultiver la peur, la croyance en la sorcellerie. Tout le monde n’est pas psychologiquement faible.

Anonyme a dit…

J’ai souvent horreur d’ouvrir la page de mon histoire personnelle. Je n’aime surtout pas parler de la dot. J’en ai le cœur serré. Le dernier commentaire de Mélanie m’a touchée et poussée à témoigner que je ne suis pas heureuse dans mon foyer. J’ai été mariée par obligation sociale plutôt que par amour. Refusant l’homme de mon choix, papa avait préféré recevoir celui qui lui apportait plusieurs vaches en gage de dot. J’aurais pu désobéir. Mais par respect aux traditions, je me suis fait prendre au piège du profit. J’espère ne pas trop scandaliser en déclarant que les enfants qui naissent de cette union forcée ne sont pas le fruit d’un amour authentique. Pauvres innocents! Le mari que mon père m’a donné sait que je ne le porte pas dans mon cœur mais il n’ose pas se séparer de moi. Parfois je pleure mais je n’en puis rien. Il n’y a même pas à envisager le divorce. Je ne serai pas capable de rembourser la dot d’autrui. Alors dis-moi, Rita, est-ce cela la dignité d’une femme dotée? Ayaas, accepterais-tu de voir ta nièce dans ma situation? Alex, ai-je mal fait de faire plaisir à mon papa? Et Bénie, où est ma sécurité? Merci pour l’opportunité de me défouler.

Anonyme a dit…

Le sujet de ce débat me fait à la fois sourire et frissonner. Il est très intéressant et complexe en même temps, bien qu'il semble d’un abord facile.
Mélanie, je te trouve un peu extrémiste et j’ai l’impression que tu as honte de l'Afrique. Tu nous plains, nous qui sommes pour la dot! C’est comme si nous revalorisons ce qui ne devrait plus exister. Je suis d'accord avec toi quand tu n'y vois pas la place de la sorcellerie! Mais je pense que nous devons redynamiser nos coutumes et traditions, les actualiser; les rendre plus réalistes au lieu de les repousser automatiquement. La grande faute africaine est d'avoir embrassé entièrement l'occident au point de regretter sa propre peau! Pour ma part, je suis mariée avec dot et j'en suis très fière. Mon mari m'aime beaucoup; avec ou sans dot, cela n'aurait rien changé à mon bonheur! De son côté, mon mari est content d’avoir obtenu l'accord et la bénédiction de tous avant de m’épouser; il a réalisé une belle histoire de sa vie.
La dot n'est qu'un signe d'alliance entre deux familles. Un homme qui, après la dot, maltraite sa femme n'a pas compris son sens. C’est dire qu’en réalité, nous avons plus besoin d'éducation sur la dot que de dire simplement non à ce fait social. En tout cas moi, j'aime bien la cérémonie de la dot, elle me donne beaucoup de joie. Voilà pourquoi je suis triste pour les familles qui demandent tellement de richesses au point de ruiner leur gendre. Là il faut éduquer et expliquer le vrai sens de la dot.
Mélanie, tu trouveras au Cameroun certaines tribus dans lesquelles des familles entières, de très belles filles célibataires mais capables de se prendre en charge. Elles restent célibataires parce que le prix élevé de la dot repousse les prétendants pauvres. Malgré cela, les parents ne changent pas d’avis. Que ferais-tu pour les aider à changer?
En outre, il convient de le noter, la dot est demandée par la famille et non par les parents. Je crois que tes oncles, cousins… qui sont en Afrique sont mécontents en pensant que tu es avare. Je pense aussi que ton père portera le malheur de sa famille qui l'a aidé dans sa jeunesse. Mélanie, le fait d'être loin de l'Afrique ne te met pas à l’abri de nos problèmes. La dot chez nous est aussi une sorte d'enquête familiale, comme l’ont souligné Bénie et Rita. On vérifie plusieurs aspects: la moralité familiale, les antécédents familiaux, etc. C’est pourquoi ailleurs le mariage casse vite. La situation n’est-elle pas mieux en Afrique quant à la persévérance dans le mariage?

Anonyme a dit…

Je suis une mère de deux enfants. Je ne suis pas encore mariée parce que mon mari n'a pas d'argent pour payer la dot. Orpheline de père, j'ai demandé à ma mère et à sa famille de me permettre de vivre avec mon mari, mais celles-ci refusent. Elles tiennent à la dot. Je vis avec mes deux enfants. Nous ne pouvons pas vivre avec mon mari à cause de la dot. Ma mère y tient parce qu'elle avait été dotée avec beaucoup d'argent.
C'est très dur comme problème. Mon mari est un débrouillard, il ne gagne presque rien; et moi-même je suis une enseignante, qui est aussi mal payée. Dans la facture de la dot, on demande à mon mari de payer une vache, trois porcs, un sac de riz, trois sacs de maïs, des oignons, un bidon d'huile de 20 litres, pour ne citer que cela. Dites-moi où est la place de la dot dans ma vie, et comment puis-je la désirer? Pour moi, c'est une cérémonie qui est maudite car elle ne me laisse pas jouir du bonheur d'être avec mon mari que j'aime tant et qui m'aime. Nous ne vivrons jamais ensemble tant que la dot ne sera pas payée. Mais du moins j'ai dit à ma mère que nous continuerons à faire des enfants.

Anonyme a dit…

Bonjour Lina et merci de ton partage. Je ne pense pas que ton problème soit lié à la dot. C’est plutôt, à mon vis, un problème social qui concerne le mariage forcé que nous connaissons tous. Ton père voulait simplement te marier à quelqu'un qui aura les moyens de te prendre en charge, à une personne qui lui semblait bon, ou encore une personne avec qui il voulait avoir des liens durables. Ton mari était peut-être très riche et sa position sociale a influencé ton père. Je t'assure que cela se fait aussi dans les pays et les régions où la dot n'existe pas. Donc tu ne peux pas lier ton problème à la dot.
Je pense que tu n'as pas véritablement aimé celui que tu as laissé tomber et puis, ta mélancolie est due à la nostalgie. En principe cela dépend des pays et si tu étais camerounaise, je dirais que cela dépend de régions car chez moi, à partir du moment que tu as fait un ou deux enfants, on considère la dot comme remboursée. Alors rassure-toi, si tu te sens vraiment mal dans ta peau, crée le dialogue chez toi et parle avec ton mari, trouve une trêve de séparation mais avant, réfléchis très bien. J'aime beaucoup cette cérémonie de la dot. Comme je viens de le dire à Mélanie, la cérémonie est très belle. Ce serait dommage si des gens à qui elle a apporté du malheur arrivent à la faire disparaître.

Anonyme a dit…

Lina, si tu relis bien mon commentaire, tu verras que la sécurité dont je parle se trouve dans la dimension positive de la dot. Bien que tu éprouves quelques difficultés dans ton foyer avec l’homme que tu n'as pas désiré, tu ne peux pas dire que tout ce qui concerne la "dot" est mauvais. Dans toute chose nous devons savoir tirer profit de ce qui est bon et rejeter ce qui est mauvais. Quand je parle de la sécurité, je vois un couple qui s'aime et qui vit pleinement son union conjugale. Je parle de sécurité dans le sens où, dans un couple règne une profonde collaboration, l appui mutuel et un soutien mutuel, l'un peut compter sur l'autre et lui faire confiance. "Le mari que mon père m’a donné sait que je ne le porte pas dans mon cœur mais il n’ose pas se séparer de moi". Il se peut que cet homme-là a trouvé en toi une richesse que tu n'as jamais découverte.
C'est vrai que ton histoire m'a écœurée, mais sache que nous ne pouvons pas changer notre passé et notre histoire pour la refaire selon notre désir. Je te suggérerais de faire un effort d'aimer cet homme que tu n'as pas désiré et que tu n'aimes pas du tout comme conjoint. Lis plutôt ton passé avec un regard positif, y voir la trace de Dieu. Ne te replie pas sur toi-même au risque de transmettre cette mélancolie à tes enfants.
Lina, il y a des choses que Dieu permet et que nous ne comprendrons jamais. Je ne te conseillerai pas de divorcer mais plutôt de déployer l’effort d'aimer ton mari avec qui tu vivras longtemps. Ne t'arrête pas à la blessure de ton histoire. Nous ne savons pas ce qu'endure ton mari; peut-être que lui aussi avait une autre femme qu'il aimait. Courage!

Anonyme a dit…

Je suis contente de ce débat qui tend à se concentrer sur les femmes mariées mais j’aimerais que des hommes réagissent aussi pour nous aider à dépasser le niveau sentimental. Il s’agit bien sûr d’un débat, chacun ou chacune essaie de justifier rationnellement son point de vue. Cependant, je crains d’être très mal comprise malgré mon effort d’appeler le chat par son nom. Pourquoi aurais-je honte de l’Afrique et en quoi serais extrémiste? Tout simplement pour avoir posé quelques questions fondamentales à Rita? J’espère qu’elle me répondra.
Clarisse, calme-toi, je ne me plains pas de toi qui supportes la dot. Voici ce que j’ai exactement dit à Rita: ”Je suis d’accord avec toi, la dot devrait être un symbole plutôt qu’une source de profit, comme l’a dit ayaas. Mais j’ai pitié de toutes ces femmes qui n’ont pas pu réaliser leur projet de mariage à cause d’une maudite dot exorbitante. C’est injuste.” Certains témoignages concrets de cette discussion confirment ma pensée. Je suis contente que tu te réjouisses de la cérémonie de la dot, puisqu’elle est belle. Question d’esthétique peut-être. Je n’en disconviens pas, mais tu ne dis pas combien a coûté ta dot. Penses-tu que Crésence n’a pas le droit de jouir du mariage comme toi? Voilà un cas concret qui pousse à détester la dot, sans cesser d’être africain ou africaine.
Je me mets plutôt à la place de celles qui n’ont pas pu jouir comme toi à cause du prix de la dot. Tant mieux si la tienne n’était qu’un symbole! Alors mets-toi à la place de ces très belles filles dont tu parles, qui n’ont pas pu se marier à cause de la dot. Si les choses ne changent pas c’est parce que les familles espèrent que certains hommes pourront se manifester. L’idée de la dot est tellement dans leurs têtes qu’elles ne pensent pas qu’on puisse s’en passer. Nos ancêtres ont toujours fait ainsi, ne cessent-elles de répéter. La fidélité ancestrale l’emporte sur l’évolution du monde, peu importe le sort de celle qui ne trouve pas de mari à cause de la dot.
Certainement les choses varient d’une région à l’autre. Mais dis-moi, Clarisse, quelle différence fais-tu entre parents et famille? Prétends-tu que les parents ne font pas partie de la famille africaine? Ou veux-tu me faire croire que papa et maman se taisent lorsque les autres s’agitent autour de la dot!
En outre, c’est curieux de constater que Clarisse, dans le cas sérieux de Lina, dissocie le mariage forcé de la dot. Pourtant Lina elle-même le reconnaît, elle vit une union forcée. Et POURQUOI? C’est cela que Clarisse semble ignorer. La dot pousse un père de famille à imposer un homme plus riche à sa fille, afin d’en tirer profit au maximum. C’est peut-être cela la dignité de la femme africaine, écrasée par le poids ancestral!
Enfin un mot à Bénie dont j’ignore l’état civil. Elle est peut-être psychologue ou moraliste en dressant une liste intéressante du négatif et du positif de la dot. Mais j’ai l’impression qu’elle ne mesure pas assez la déception de Lina pour qui le mariage doit être fondé sur l’amour et non sur la dot. Mets-toi dans sa peau pour mieux comprendre la situation. Il s’agit ici d’un amour brisé, irréalisé, un désir insatisfait. Et cela confirme que l’amour est plus fort que l’argent. On n’achète jamais l’amour!
Une de mes copines n’a pas pu se marier chrétiennement à cause de ce genre d’amour forcé où le consentement de l’épouse n’existe pas. Alors c’est facile de demander à Lina d’oublier la blessure passée. Bénie pense que c’est cela la volonté de Dieu sur Lina. Qu’est-ce que cela signifie? Pour quel plaisir Dieu en question aurait-il voulu que Lina soit malheureuse dans son foyer? Je pense que la forcer à rester sans parole dans ce foyer, c’est l’installer dans l’hypocrisie. Je dirais plutôt à Lina qu’elle a droit d’être une femme digne et heureuse, avec ou sans la dot.

Anonyme a dit…

J'aime la dot parce que j'ai été dotée. Dans ma tribu, la dot est considérée comme un symbole, un signe qui unit deux familles. Elle prouve que mon mari m'aime et sa famille aussi. Quant au prix, c'est le mari lui-même qui détermine la dot à payer pour sa femme. C'est en cela qu’il prouve combien il aime sa femme et est capable de répondre aux conditions exigées par la tradition. La dot est la porte de tout engagement pour le mariage. Une femme qui n'est pas dotée ne peut pas faire le mariage civil chez nous. J'aime aussi la dote parce qu'elle m'a permis de recevoir la bénédiction solennelle de ma famille et celle de la famille de mon mari.
Par contre, toujours dans ma tribu, la femme qui n’est pas dotée montre dans quelles conditions elle a quitté le toit paternel pour le mariage. La famille ne nomme pas le conjoint d’une telle femme "le mari de notre fille", mais plutôt "cet homme qui a volé notre fille". Par conséquent, aucun membre de famille ne pourra intervenir en cas de difficultés dans ce foyer. On dira toujours à la fille: "c'est toi-même qui as voulu cela, tu n'as qu'à chercher à résoudre ton problème avec cet homme-là". Et lors de la mort d'une telle femme, elle ne peut pas être enterrée dans la famille de son "homme". C'est son père qui sera obligé à récupérer le corps de sa fille pour l'enterrer chez lui. C'est très fort dans ma culture.
Tandis que la femme mariée et dotée appartient à la famille de son mari. Le jour de sa mort, le mari l'enterre avec honneur et respect. J’insiste que la dot est symbolique dans ma tribu, mais cela ne veut pas dire que toutes les filles sont mariées.

ayaas a dit…

N’ayant pas d’expérience personnelle en cette matière, j’admire les internautes qui interviennent dans cette discussion avec la richesse de leur soubassement socioculturel. Merci de vos témoignages sincères. Ils m’aident à comprendre combien l’Afrique est vaste et variée tout en éveillant le désir d’en savoir plus. Peut-être arriverai-je à résoudre le problème qui me préoccupe.
Deux petites questions de clarification à Justine, qui aime la dot. La première: si telle est la place de la dot chez toi, la femme célibataire et celle mariée sans dot ont-elles de la valeur à tes yeux? En d’autres termes, ne t’arrive-t-il pas de considérer les autres femmes comme des personnes diminuées dans ta société? La seconde: en plus de la dot déterminée par le fiancé lui-même, quelles sont les conditions du mariage imposées par la tradition?

Anonyme a dit…

Mélanie, ne te plains pas de moi. Je suis une femme comme toi, peu importe mon état civil. Je connais la valeur de l'amour au sein d'un couple ou mieux dans un foyer, et aussi celle de la dot qui fait l'objet de notre débat. Je crois que tu as compris le sujet comme moi, la préoccupation d’ayaas est de connaître le point de vue de riverain et riveraine sur la dot. "Pour ou contre la dot". Tu as opté pour le contre, je respecte ta position. Par contre, moi, j'ai essayé de nuancer les deux positions selon mon vécu et mon expérience.
Je pense que comme femmes, nous devons savoir affronter les difficultés et non les fuir. Je ne suis pas en train de dorloter Lina en disant: «pauvre fille, tu souffres». Elle doit assumer son histoire et la rendre belle. Le fait de lui faire quelques suggestions pour l'aider à aller de l'avant ou pour l'encourager à surmonter sa situation ne signifie pas que je ne comprends pas sa peine, moins encore je ne suis pas dans sa peau. Je regrette si c'est à cause de cela que tu me considères comme moraliste.
En outre, je n'ai pas dit que c'est la volonté de Dieu mais plutôt "Dieu permet". Que veux-tu que je dise à Lina pour que tu sentes que je suis dans sa peau? Qu'elle demande le divorce? Je ne le souhaite pas tant qu'elle peut supporter. Je connais les méfaits que cela apporte aux enfants. Tant que Lina peut l'éviter, qu'elle assume courageusement son histoire. Je ne crois pas qu'il n'y ait que peine et misère dans son foyer. Tu sais bien que l'amour est un sacrifice et il exige toujours une mortification. Toi qui n'as pas été dotée, veux-tu nous faire croire qu’il n’y a pas de difficultés dans ta vie conjugale? Chacune essaye de vivre sa réalité telle qu'elle se présente avec ses hauts et ses bas.
Certes, nous devons toutes lutter pour redonner sa vraie valeur à la dot, afin qu'elle ne soit pas considérée comme une occasion de profit. Sa valeur est variable d'une famille à une autre, d’une région à une autre et d'une nation à une autre. Je crois que chacune d'entre nous partage sa réalité dans le milieu où elle vit. Le plus important est que nous soyons ouvertes pour nous enrichir mutuellement. Car chacune à toujours quelque chose à donner et à recevoir dans ce genre de discussion. Merci pour tes interventions.
Et qu’en dit ayaas, qui suit attentivement l’évolution de ce débat qu’il a lancé? Va-t-il recevoir la dot de sa nièce et payer celle de son neveu? Si oui ou non pourquoi? J’aimerais connaître sa position au point où nous en sommes. Il aura peut-être besoin de la réaction de Justine avant de me répondre.

Anonyme a dit…

En tant qu’un homme appartenant à une ethnie qui tient à ses traditions, je n’ai pas de choix par rapport à la dot. Dans cette société qui l’exige avant de prendre une femme en mariage, je ne peux que suivre la tradition ancestrale en obéissant à mes parents. Le contraire serait anormal. Mais j’avoue que j’ai eu le plaisir de payer la dot de mon épouse en compagnie de mes oncles. C’est vraiment la fierté d’être homme et d’avoir une épouse au prix de mes efforts. Ne pas doter serait comme recevoir mon épouse en cadeau. Ma belle-famille ne me prendrait pas au sérieux et la femme ne me respecterait pas non plus. Donc il vaut mieux passer par la porte de la maison que par la fenêtre. Tout cela n’a qu’une grande implication: que la femme joue son rôle, remplisse son devoir d’épouse. Qu’elle ne me demande pas de remplir les tâches qui lui reviennent en tant que femme digne de ma société, par exemple: ménage, cuisine, champs, garde d’enfants, etc. Le respect envers l’époux ne doit pas s’arrêter au fait d’avoir payé la dot. Il ne faudra surtout pas que les autres femmes du quartier se moquent de moi en me voyant laver les enfants ou faire la cuisine pendant que l’ayant droit est là. C’est ma façon de concevoir la dot que j’ai payée au prix de tant de sacrifice par amour pour la mère de mes enfants. Que les autres femmes n’acceptent pas mon attitude, cela ne me fait ni chaud ni froid.

Anonyme a dit…

Femme engagée dans la lutte contre les violences faites à la femme, je lis ce débat avec intérêt même si je n’y apporte pas ma contribution. Impossible de résister ce soir car le commentaire de Mr Innocent me choque profondément. J’ai vraiment affaire à une Afrique archaïque! Innocent, quel est exactement ton rôle d’époux? Si je connaissais ta femme, je lui dirais de porter plainte contre toi auprès du tribunal international. Elle doit te respecter en te laissant totalement libre à cause de ta fameuse dot. L’aurais-tu achetée comme une marchandise ou un outil de travail? En quoi est-ce que tu es père de famille? Tu peux fabriquer des enfants mais sans jamais en prendre soin! Dans quel monde sommes-nous? Si j’étais à la place de ton épouse, je te montrerais le vrai sens de la complémentarité dans le mariage. Mélanie, accepterais-tu des choses pareilles dans ce monde actuel? C’est inconcevable. Et qu’en disent les intervenantes qui soutiennent la dot? La pratique ne devrait plus exister parce qu’elle porte atteinte aux droits humains.

Anonyme a dit…

Je m’y attendais. Me Judith, je pense que nous ne nous mettons pas au même diapason. Ma femme ne se révoltera JAMAIS contre moi, son mari. La tradition le lui défend. Ce n’est pas l’affaire des droits humains, nous sommes dans un contexte précis qu’est la tradition d’un peuple africain. Même si tu venais chez nous parler de vive voix avec toutes les femmes du village, leur demander de revendiquer leurs droits, personne ne suivra tes consignes. La tradition est tellement forte qu’il est impossible de s’en débarrasser un seul jour malgré tes capacités de leader. Ce que tu considères comme maltraitance ne l’est peut-être pas aux yeux de mon épouse. Elle aime ma dignité d’homme et elle est première à réagir contre moi quand j’essaie de faire ce qu’elle doit faire. Je n’ai pas dit avoir acheté ma femme, non, je l’ai épousée par la voie légale, c’est-à-dire la dot. Donc je n’ai rien contre les femmes. Autrement mon épouse ne m’aimerait pas. Je sais que tu n’acceptes pas mes explications mais je ne suis pas loin de nos traditions. Bonne chance dans ton combat!

Anonyme a dit…

Innocent, nous avons tous des traditions mais la femme n'est pas traitée comme tu le fais. Viens chez moi, en Afrique centrale, tu verras comment les hommes travaillent aux champs avec leurs femmes; d'autres gardent les enfants et font la cuisine pour aider la femme qui, en général a beaucoup à faire. Ce n'est pas pour cela que les femmes doivent nous considérer comme moins hommes. Je donne raison à Judith qui pense que tu as une conception archaïque de la femme.

Anonyme a dit…

Bonjour Mélanie! Je suis très touchée par ta longue discussion et ce spectre d’arguments que tu as étalé. Je me sens interpellée dans toutes tes affirmation. Néanmoins je pense avoir été mal comprise. Mélanie, je suis navrée que tu aies rencontré tant de tristesse autour de la dot; mais je n’en ai connu que la joie et le bonheur. Les unions de rues se terminent dans la rue. Pourquoi? Très souvent lorsque nous nous fichons de la procédure du mariage et que nous décidions de nous marier sans en avertir qui que ce soit, à la première difficulté c’est la déchirure. Je pense que pour ce qui est de la dot, il faut éduquer et non pas l’abolir. A travers la dot, mon fiancé rencontre ma famille toute entière.
Mélanie, sache que parfois les parents envoient leur fille en mariage pour le besoin de garder les liens avec les autres familles. Il arrive que l’intérêt ne soit pas de recevoir mais de mettre la fille en sécurité; ici le problème n’est pas la dot, c’est l’influence sociale. Ma famille est très sobre et elle a une seule parole. Si par aventure je venais leur présenter un autre prétendant plus riche qui serait capable de rembourser la dot du premier, ma famille ne l’accepterait pas. C’est une question de principe. Ma chère, il faut éduquer les familles à ne pas vendre leurs filles mais à pratiquer le vrai échange qui donne beaucoup de chaleur affective et cultive la générosité, la solidarité.

Anonyme a dit…

Merci ayaas pour tes questions. Une femme célibataire à beaucoup de problèmes dans mon village. Elle n’est pas assez respectée. Tout le monde se pose des questions à son sujet, entre autres: pourquoi ne se marie-t-elle pas? Et tout le monde se méfie d’elle surtout les femmes; elles se disent entre elles: «elle est là pour déranger nos maris». C’est une femme qui suscite beaucoup de jalousie dans des foyers. Dès qu’on la voit causer avec les maris d’autrui, c’est tout un drame. Tandis que la femme qui est mariée sans dot a des problèmes avec sa famille et non pas avec les autres femmes du village.
Quant aux autres conditions du mariage, il est souhaitable que les partenaires soient du même village. Parfois, ce sont des parents ou les membres de famille qui choisissent la femme ou le mari pour leur enfant. Et si le couple sans dot se présente pour le mariage civil voire religieux, jamais il ne lui sera accordé.

Anonyme a dit…

Ce débat m’intéresse mais je ne suis pas forte dans ce domaine. Bien sûr, je suis africaine mais la dot d'aujourd'hui n'est pas comme celle d'hier. Il y a des filles qui se donnent au mariage sans dot. Il suffit une simple cohabitation et c'est tout! Le temps passé ne reviendra plus! Dans le passé, la fille restait chez ses parents jusqu'au jour soit disant de dot, plus question en ces jours. Ne parlons même pas de virginité. Elles connaissent même leurs futurs maris avant le mariage. Et certaines sont abusées. Après un certain temps le garçon ne veut plus d'elle. C’est le comble. D'après les récits des grands parents, une fille dévirginisée ne pouvait pas connaître un autre homme par peur d'être mal considérée. La virginité avant le mariage? Aujourd’hui certains peuples y tiennent, mais... Si la dot est réellement importante, il manque ce lien à la virginité dans cette discussion. Ce n’est pas une condition indispensable mais dans certaines ethnies, la dot recevait sa pleine signification avec la virginité de la fille. Les parents de la fille en étaient félicités par le mari car ils ont bien éduqué leur enfant. Là, la dot avait son vrai sens de symbole. Aujourd’hui c’est plus la cérémonie qui compte puisque c’est la fête.

Anonyme a dit…

Je suis contre la dot dans sa forme actuelle parce qu’elle présente beaucoup d'abus, plus particulièrement dans ma tribu. C'est tout simplement l'aspect économique qui domine. Le monde n'est plus très humain comme autrefois, il est devenu plus matérialiste. Par conséquent, la société connaît de plus en plus des mariages par intérêt et moins des mariages contractés par amour.

Anonyme a dit…

Pour moi, la dot est un symbole de nos traditions. Cependant certaines personnes exagèrent souvent, ce qui crée des frustrations chez les jeunes filles. Je pense à ma grande sœur. Elle a été chèrement dotée et depuis ce temps-là, son mari ne contribue pas matériellement ou financièrement aux événements familiaux, car dans sa tête, la dot de sa femme compensera tout. La pauvre femme souffre énormément de cette triste situation. Nous essayons de la comprendre car la faute incombe à la famille élargie. La fille étant la première de notre famille à se marier, nos oncles ont exigé trop de choses pour la dot. Et pourtant un adage de chez nous dit: "la dot ne finit jamais, elle est comme une poubelle". En effet, la belle-famille est toujours présente et elle participe à tous les événements heureux ou malheureux. Ainsi la dot fait-elle partie de nos traditions. Essayons de la remettre dans son contexte traditionnel, comme la pratiquaient nos ancêtres. Pour eux, c’était vraiment un symbole, une alliance nouée entre deux familles.

ayaas a dit…

Dois-je percevoir la dot de mes nièces comme le veut la coutume? Telle est la question essentielle de mon article. Au lieu de répondre à ma préoccupation, Bénie préfère me renvoyer la balle. Pourtant, en pédagogie, toute question mérite une réponse! Tout en remerciant Justine pour la clarification, j’avoue que les différents commentaires de ce riche débat m’apprennent beaucoup et me donnent à réfléchir sur mon attitude par rapport à la dot au sein de ma famille. Mais rien n’arrive à me convaincre jusqu’à présent. En attendant d’autres lumières, ma position est sans ambiguïté: je n’accepterai jamais la dot de mes nièces mais je serai content de payer celle de mes neveux qui désirent se marier. Il faut te situer dans mon contexte socioculturel pour comprendre mon attitude.
En effet, dans le système matriarcal auquel j’appartiens, l’oncle maternel jouit du droit de percevoir la dot de ses nièces et du devoir de payer celle de ses neveux. Un mariage sans dot n’est qu’une simple «amitié» entre la fille et le garçon. Seule la dot permet de les reconnaître comme époux et épouse. Il s’agit bien sûr de la dot comme symbole d’alliance entre deux familles. Cadet d’une famille de trois enfants dont deux filles, malheureusement, je suis le seul oncle maternel direct. Donc, tous doivent se référer à moi. Pourtant je n’accepte pas la dot telle qu’elle est actuellement pratiquée chez bon nombre de peuples. Je déteste ce refrain vulgaire que j’entends souvent lors des célébrations nuptiales à Kinshasa: «Tosombi mwasi», que je traduirais par ‘nous avons acheté une femme’!
Dans ce contexte, j’encourage mes nièces à se marier tout en leur disant que la dot ne me dit absolument rien; avec ma bénédiction elles sont libres de prendre les hommes de leur choix pour une vie heureuse. Si elles tiennent à la dot, qu’elles se réfèrent plutôt à leurs oncles paternels et à la famille élargie. La situation est différente concernant mes neveux. Afin qu’ils ne soient pas considérés comme «voleurs» des filles d’autrui, ma famille doit payer la dot exigée par la belle-famille. Il paraît que c’est injuste de ma part. «Tu tiens un tel langage parce que tu es jaloux de tes nièces, tu ne veux pas que nous nous marions», m’a confié récemment une nièce. Quelle intimidation! Elle a peut-être raison mais c’est une mauvaise compréhension de ma conception de la dot.

Anonyme a dit…

Bravo ayaas! J’admire non seulement ton courage et ton attitude par rapport à la dot de tes nièces mais aussi la simplicité avec laquelle tu nous en parles. Ce n’est pas facile pour elles d’accepter ta position. Car la tendance générale est de se comparer avec les autres filles du quartier ou les amies. Encore un peu d’animation en famille, ça marchera. Mais je serais plus contente si tu avais adopté la même attitude envers tes neveux. Ils pourront eux aussi se référer à d’autres membres de famille élargie plutôt qu’à toi-même. Pourquoi pas?

Anonyme a dit…

Je m’adresse à Lola qui exalte la virginité avant le mariage. C’est aussi une valeur dans ma culture. Cependant, certains hommes préfèrent s’unir aux filles initiées plutôt qu’à celles qui ne connaissent rien. Ils disent que cela devrait s’apprendre avant le mariage. Alors les filles hésitent à maintenir la virginité avant le mariage. Que faut-il faire pour éviter des frustrations? Cultiver la virginité pour sauvegarder l’honneur familial ou s’entraîner avant le mariage pour plaire à l’homme? Personne ne veut manquer de mari.

Anonyme a dit…

En tout cas, je n'épouse pas l'idée d'Alice. Ce n'est pas vrai que certains préfèrent les filles déjà initiées. J'ai toujours appris que les hommes sont fiers lorsqu'ils épousent une fille physiquement intègre. Par conséquent, j'encourage plutôt à "cultiver la virginité pour sauvegarder l'honneur de la famille". C'est mon opinion personnelle et j'y tiens. A quoi sert alors la nuit nuptiale? N'existe-t-elle plus?

Anonyme a dit…

Bonjour ayaas. Je suis étonnée de découvrir que tu préfères que tes neveux ne soient pas des voleurs tout en acceptant qu'on vole tes nièces. Je pense que tu préfères les garçons aux filles et tu les protèges. Ne sais-tu pas que les filles sont plus fragiles? Autre chose, tu peux expliquer dans les deux cas que pour toi la dot ne devrait pas être chère. Mais pour la bénédiction de leur mariage tu pourrais leur offrir une kola pour recevoir une bouteille de whisky que tu pourrais rembourser sous forme d'offrande le jour d'un anniversaire du couple ou à la naissance d'un bébé! Tu pourrais aussi demander à ton beau-neveu de t'offrir comme dot le bonheur de son couple! Mon cher, l'important c'est de rendre ces enfants heureux et non leur faire porter le poids de tes convictions!

Anonyme a dit…

Je n'ai pas pu résister à la tentation de renvoyer la lecture de toutes ces interventions plus tard. Les examens m'attendent, mais j'ai quand même préféré dire un mot d'encouragement à toutes ces femmes qui interviennent dans ce débat, ayant des points de vue divergents. C'est donc cela qui fait la richesse d'un débat. Vraiment ayaas, tu as été sûrement inspiré pour pouvoir nous ouvrir à une réalité qui est nôtre, mais souvent mal comprise.
De ma part, je dirai que nos traditions africaines méritent d'être évangélisées. Aujourd'hui, plusieurs garçons ne pensent plus épouser des filles par voie normale, parce que, assistant à quelques cérémonies de dot, ils se sentent incapables de répondre à toutes les exigences qu'imposent les familles des fiancées.
Est-ce que, ne pouvons-nous pas reprendre la façon de payer la dot de nos ancêtres? A leur époque, la cérémonie de la dot se déroulait d'une façon simple: connaissance profonde des deux familles, puis suivait le partage du vin et de la noix de kola qu'apportait la famille de la fiancée. Nous devons nous poser la question de savoir: pourquoi la dot est devenue aujourd'hui un moyen pour que la famille de la fiancée s'enrichisse? Mais le cours d'anthropologie socioculturelle m'apprend que les traditions sont toutes différentes. Par là, je voulais simplement dire ce "phénomène dot" ne se passe pas de la même manière partout. A vrai dire, elle est exagérée dans certaines traditions.
Bref, pour parler de ma position, je dirai que nous devons apprendre à évangéliser nos traditions africaines. Je suis très fière d'être africaine; mais je ne serai pas fière de voir mes sœurs en "vente", pour qu'après demain, leurs maris leur disent: "Tais-toi! Tu n'as aucun droit de parler. Tu sais que j'ai payé cher pour t'avoir"? Et ceci est arrivé dans mon propre village.
Ayaas, après avoir suivi toutes ces interventions, tu dois savoir prendre une position pour ce qui concerne la dot de tes nièces. Je crois que tu as déjà assez d'éléments pour savoir juger l'affaire. Courage à tous!

Anonyme a dit…

Juste pour essayer de dire quelque chose à propos de la virginité avant le mariage. Nous ne devons pas ignorer que bien que nous vivons dans une même Afrique, nos traditions diffèrent d'une culture à une autre. Vous m'excuserez d'entrer un peu dans l'anthropologie socioculturelle. Toute société produit sa propre culture par rapport aux questions qui se posent à ses
membres. Ce sont les réponses à ces questions qui se transforment en traditions. Puisque les sociétés sont différentes, les cultures et les traditions aussi ne peuvent que l'être. Donc, si dans une société donnée la virginité est une valeur, acceptons que dans telle autre société elle ne le soit pas. C'est cela même qui fait notre différence.
Je veux donc dire à Lola que si dans ta culture on admet la virginité avant le mariage comme une valeur qui sauvegarde l'honneur de la famille, accepte que chez Alice il n'en soit pas ainsi. Chaque personne est fils ou fille de sa société, il doit donc se conformer à sa culture, et donc à ses traditions.

Anonyme a dit…

Lola, je comprends ton inquiétude par rapport à la réflexion d'Alice. C'est vrai qu’autrefois la virginité était une exigence en vue de la dot à la famille de la fille. Mais aujourd'hui nous voyons bien ce qu'est devenue notre planète, comme dit Clarisse ci-haut. Le monde est à l'envers. Les filles elles-mêmes ne se respectent plus et elles sont les premières à vouloir faire l'amour hors mariage, quand elles rencontrent un homme sérieux qui veut suivre le processus des fiançailles jusqu'au bout. C’est le cas de mon frère. Est-ce pour autant qu'il faille supprimer la nuit des noces? A mon avis elle demeure quelque chose de symbolique.

Anonyme a dit…

Bravo me semble une femme sage. Elle dit que nos traditions ou cultures africaines méritent d'être évangélisées. J'aime sa réflexion sur la dot bien qu'un peu intellectuelle partant de l'anthropologie socioculturelle. J'admets que chaque société produit sa culture et que toute culture est différente. Raison pour laquelle j'y ai ajouté "mon opinion personnelle". Toutefois, je n'admets pas que la question de virginité soit traitée différemment en Afrique. Car toute fille qui se respecte ne s'aventurait pas à exposer son corps au nom de la tradition. Puisque nous vivons dans un monde à l'envers, comme l'a souligné Ornella, admettons que la virginité (la sexualité) ait perdu sa valeur aujourd'hui. Mais, en tant qu’éducatrice, je garde ma position, celle de cultiver la virginité, et je ne cesserai de le dire à celles qui me sont confiées. Je préfère l'éducation au laisser-aller de la mondialisation qui vient empirer la situation. Même si je crie dans le désert au moins une sur 100 pourra faire honneur. Que pense ayaas de cet aspect du débat qu’est la virginité?

ayaas a dit…

Ouf! Encore des questions difficiles et délicates! Merci pour les commentaires qui m’invitent à la flexibilité. Bravo pourra relire ma réponse à Bénie car je me suis déjà prononcé sur la dot de mes nièces. Elles ne sont pas totalement d’accord avec moi mais elles m’acceptent tel que je suis. Loin de moi la prétention d’hypothéquer leur avenir. Je veux simplement qu’elles soient des femmes heureuses, une manière pour elles d’accomplir la volonté divine. Ma conviction est que, dans le Christ, elles sont libres! Faut-il rappeler que le mariage est une expression de liberté parce que rencontre de deux personnes, deux dons, deux libertés, deux oui. Cette liberté mutuelle est source d’attraction dans le mariage.
Quant à la question de Lola relative à la virginité, qu’il me soit d’abord permis de livrer cette objection d’une internaute discrète, étudiante d’Université: «Cessez de nous casser les oreilles avec la virginité. Vous insistez sur des exigences concernant la fille et vous ne dites rien du garçon. Vous continuez à cultiver l’injustice en cautionnant les principes de vos traditions. Est-ce cela la manière de libérer la fille de l’oppression traditionnelle?» Sans vouloir relancer le débat, je me contente d’affirmer que loin d’être le lot de la tradition africaine, la virginité est une valeur universelle. En outre, il y a virginité et virginité.
Au plan linguistique, en effet, la virginité est une façon de vivre sa vie psychosexuelle. Est vierge la personne qui n'a jamais eu de rapports sexuels, jeune ou vieux (vieille). Mais on peut être vierge physi¬quement sans l'être psychologique¬ment ou moralement; et on peut être vierge physiquement sans être chaste. Il me semble que dans ce débat les internautes font allusion à la virginité physique. C’est une vertu que tous devraient valoriser avant le mariage quand bien même l’expression concerne plus le monde féminin que masculin.

Anonyme a dit…

Lola, je crois que tu ne dois pas souhaiter que la question de virginité avant le mariage soit traitée de la même façon en Afrique. Je peux donc dire pour toi, aucune différence ne doit exister entre tous les peuples africains. Si toutes les cultures et traditions restent les mêmes pour toute l'Afrique où serait la richesse que pouvaient bénéficier nos différentes sociétés? Dans ce cas personne ne pouvait apporter la nouveauté chez l'autre. Cela provoquerait un blocage de la culture. A mon avis, la diversité des cultures devait être pour nous un moyen de connaître ce qu'on dit dans telle culture et qui n'existe pas dans telle autre ou dans la mienne.
Je crois que Lola est déjà dans le piège de l'ethnocentrisme, c’est-à-dire qu'elle valorise sa propre culture ou encore, elle croit que sa culture qui valorise la virginité est bien supérieure à celle d'Alice ou d'autres cultures encore dont la virginité avant le mariage n'est pas valorisée.
Cependant, je partage bien l'avis de Lola qui promeut la virginité avant le mariage. Dans ma culture aussi, cela se passe ainsi. Mais nous devons savoir apprécier les autres dans ce qu'ils sont. Cela favorise le progrès social.

Anonyme a dit…

Je crois avoir dit que toute culture est différente et je peux confirmer cette hypothèse car, à mon avis, l'uniformité n'enrichit pas; bien au contraire elle appauvrit. Et je crois que là nous sommes sur le même piédestal. Loin de valoriser ma culture, je la reconnais limitée, elle a plutôt besoin d'être évangélisée comme je l'ai dit précédemment. Quant à la question de virginité, je le dis et répète que c'est ma conviction personnelle et je continue à la soutenir. Je ne dis pas que dans ma culture les filles gardent leur virginité jusqu'au mariage. La mondialisation nous montre de toute couleur et les uns et les autres sont embourbés dans cette mouvance. Merci à Bravo qui partage mon avis. Merci également à ayaas pour avoir répondu à ma question. L’objection de l’étudiante est pertinente mais il est impossible de supprimer les différences naturelles entre la femme et l’homme. La clarification apportée par ayaas montre qu’il s’agit d’une dimension complexe de la vie.

Anonyme a dit…

Salut!!! Pour moi, la dot donne une valeur à la famille de la fille car elle a une signification très importante au point de vue social.

Anonyme a dit…

Je suis confronté a la dot étant blanc et voulant épouser une femme africaine, je trouve assez jolie la coutume et du fait que ce n est pas que pour les parents que le cash, en plus des cadeaux et bœufs, moutons, farines, pagnes, savons et autre, mais aussi pour toute la famille au village! La femme a été soutenue matériellement par la famille pour les études et c’est bien que le futur mari puisse se montrer prêt à assumer ses responsabilités envers sa nouvelle femme africaine. L’Afrique est différente on ne peut changer cela! Une seule chose la famille a tendance à exagérer le montant de la dot si on sait que c’est un blanc et excusez moi mes amis africains, mais nous les blancs ne sommes pas tous millionnaires et il y a une part d’injustice de nous prendre pour un distributeur à billets à cause de notre origine! A part ça je suis ok à essayer de répondre à un montant raisonnable constituant la dot.

ayaas a dit…

Oui, l’Afrique est différente! Avec votre projet de mariage vous êtes en train de découvrir une de ses réalités qu’est la dot. Faut-il encore aller sur place pour mieux comprendre les mentalités. Chose certaine, le montant de la dot varie d’un pays à l’autre, voire d’une ethnie à l’autre, et en général ce sont des choses qui se négocient. Cela dépend aussi de la famille de votre fiancée. Toutes les familles ne sont pas pareilles. Il y en a qui n’exigent presque rien pour la dot de leur fille. On s’en tient au symbolisme par respect à la tradition. Oui, le fait d’être blanc pourrait être une source de revenus pour certaines familles qui n’ont pas des ressources. Avouons que toutes ne sont pas pauvres et reconnaissons cette réalité. Selon la mentalité courante, les parents qui font étudier leur enfant au prix de bien des sacrifices attendent de lui l'amélioration de leur condition de vie. Et la dot n’est plus ce qu’elle était hier, c’est plutôt un business aujourd’hui pour bon nombre de familles.

sousou a dit…

Je suis d'origine camerounaise et je fais partie des camerounais moyens. Dans ma famille et mon entourage, la dot s'assimile plus à des fiancailles qu'à soutirer de l'argent au futur gendre. Elle consiste à organiser une grande fête au village de la future mariée, en général bien évidemment aux frais du futur gendre. Celui-ci doit financer la boisson, la nourriture et les pagnes.

Et je tiens à préciser qu'aujourd'hui, nous les femmes africaines ayant fait des études et ayant voyagé, nous sommes plusieurs à revenir à nos racines. Pourquoi la culture occidentale serait-elle la meilleure? Nous sommes fières de notre culture et nous devons la préserver le plus longtemps possible.

Yves a dit…

Merci pour cette richesse d'idée au sujet de la dot en Afrique. J'étais à la recherche d'arguments convainquants pour exposer sur un sujet aussi délicat qu'est la dot, me voilà servi. En effet, ce sujet me tient à cœur car je suis scandalisé, si ce n'est traumatisé par l'idée que l'on a de la dot de nos jours. Impossible (ou presque) de faire entendre raison à ceux là qui s'en servent comme moyen d'enrichissement. Mon but est donc de faire des campagnes de sensibilisation (comme pour le sida) afin de ramener les choses dans leur contexte: dot valeur symbolique et non source de profit. C'est le thème de mon exposé en croisade. Si toutefois quelqu'un s'est déjà essayé dans cet exercice, vos suggestions seront les bienvenues quant au plan à suivre. Merci pour tout.

Anonyme a dit…

Salut,
je suis peut-être trop jeune selon certaines personnes pour répondre à ton sujet mais voila je te réponds.
J'ai 23 ans et avec mon conjoint on a prévu de faire un voyage en Afrique l'année prochaine pour faire ma dot. Je ne pense pas que ce soit quelquechose de forcée vu que ce n'estb pas le cas enfin pour nous. Nous voulions nous marier mais on a pensé que faire une dot serait bien car c'est comme un mariage traditionnelle et que nos familles restés au pays pourraient partager cet heureux moment avec nous tandis que tous ceux qui sont ici seront là le jour du mariage. Le but de la dot n'est pas de s'enrichir car normalement dans les traditions on donne une liste au marié et à sa famille ou il n'y a que des objets en général (sac de riz, sac de manioc, un ensemble vetement pour le père, un ensemble vetement pour la mère, du sel, du sucre, enfin que des chose blanche et une pièce de 1fr (symbolique))car une personne ça ne s'achète pas.
Le seul conseil que je peux te donner est de partager cet argent entre tes freres et soeurs si tu ne veux pas touché cet somme d'argent et pour éviter tous conflits garde en une parties que tu peux déposer dans une église en guise de dons enfin si tu es croyante bien sur. bon courage à toi.

ayaas a dit…

Merci de ton témoignage. La dot garde sa valeur symbolique mais les abus ne manquent pas aujourd'hui. Tout dépend de culture et de contexte...