vendredi, mars 26, 2010

Conversion, une redondance

Lors de mon récent passage à Yaoundé (mars 2010), j'ai eu l'opportunité de m'entretenir avec nos jeunes en formation. Un scolastique n’a pas hésité à exprimer son inquiétude quant au prochain Chapitre général. «Le choix du thème de conversion est une redondance, affirmait-il. La Constitution 125 de notre livre de vie ne dit-elle pas que le Chapitre général est un temps de conversion?»
En effet, l’article dont il parle stipule que le Chapitre est un temps privilégié de réflexion et de conversion communautaires. Entendons par redondance la "manière de s'exprimer où l'on dit plusieurs fois la même chose sous des formes et des aspects variés".Les supérieurs majeurs ne s’en sont-ils pas rendus compte lors de la session inter-capitulaire en Afrique du sud? Et que penser du processus de discernement conduit par la commission pré-capitulaire?
Ne pourrais-je pas dire la même chose de la parole de Dieu que nous méditons chaque jour? L'écouter, c’est faire la volonté de Dieu. Cela ne m’empêche pas de réfléchir sur l'ussage de cette parole ou mieux sur le sens profond de la volonté de Dieu et de la prière. Telle réaction insinuerait-elle l’inutilité du Chapitre? Je n’ose pas l’imaginer un seul instant. (ayaas)

3 commentaires:

Denyse a dit…

Une petite réflexion bien personnelle sur la «redondance» de la conversion dont tu nous parles à travers Ayaas.
Tout est en conversion constante depuis la nuit des temps. La nature se convertit à chaque changement de saison. L’enfant «se convertit» en homme capable de comprendre différemment à chaque période de sa vie. Mon mari et moi nous sommes «convertis» aux us et coutumes du Canada lorsque nous avons pris la résolution de nous y établir. Comme parents, nous avons dû vivre de multiples «conversions» qui nous ont permis de mieux comprendre nos fils. Les changements vertigineux de notre époque nous forcent à nous «convertir» à toutes sortes de technologies nouvelles si nous voulons rester à l’heure juste. Etc.
Pourquoi n’en serait-il pas ainsi de la conversion profonde que nous avons à opérer en nous si nous voulons nous rapprocher de plus en plus de notre identité de disciple du Christ? Les temps changent, les façons de penser également. Tout change sauf la Parole de Dieu. Ce que nous devons interpréter avec un langage contemporain c’est la manière de la comprendre, de la vivre. Ceci me fait penser aux paroles de saint Paul: «Quand j’étais enfant, je mangeais comme un petit enfant… maintenant que je suis devenu adulte…». On connaît la suite.
Peut-être qu’on pourrait comprendre la nécessité d’une conversion permanente comme le signe d’un cheminement vers la maturité spirituelle. Et on peut se souhaiter mutuellement une bonne conversion vers Pâques!

Raph a dit…

Fidèle visiteur d'ayaas, je ne suis pas un oblat mais l'article m'intéresse. Ces jours-ci les médias parlent fréquemment, surtout la BBC, du mal de l'Eglise, les abus sexuels en Irlande, en Allemagne avec implication du Vatican. Je dois avouer que j'aime cette Eglise qui m'a fait naître dans le Christ. Je pense que tout un Chapitre sur la conversion vaut la peine parce que nous avons besoin de bons pasteurs à l'image du Christ, de témoins authentiques.

Patrice a dit…

J'y réfléchis depuis l'annonce officielle de ce thème mais je me demande comment il sera abordé au Chapitre. Il y a le risque de rester au niveau superficiel avec des théories, sans le temps d'approfondir le sujet. Il y a beaucoup d'autres choses au programme.