dimanche, octobre 08, 2006

Dialogue interreligieux, peur ou confiance?

Il y a deux semaines j'ai reçu l'e-mail d'une étudiante me posant cette question: "Pourquoi le dialogue interreligieux implique-t-il un approfondissement de la foi chrétienne?" Je lui ai simplement répondu en citant un article que je venais de lire sur le net:

"Dialoguer avec l'autre consiste alors à partager son questionnement, à l'interroger sur sa démarche, et à s'interroger sur la sienne, même si on n'entend pas changer de voie. De cette manière, on s'aide mutuellement à progresser dans nos cheminements spirituels respectifs, à approfondir, à épurer et à élargir sa foi."
Cela me paraît vrai. Toutefois, je me demande si le dialogue interreligieux dont on parle de plus en plus est fruit de la peur ou de la confiance mutuelle! Suffit-il "pour que le monde devienne plus serein et plus capable d'accueillir Dieu et, en Lui, tous ses fils et toutes ses filles", comme le voulait Jean-Paul II au n° 106 de Vita Consecrata?

Il me semble que sans vrai sens d'autocritique et de respect de liberté d'autrui, les religions risqueraient de s'éloigner de leur objectif principal qu'est le salut de l'humanité. Avec amertume je pense à cette brave passagère qui tenta de me faire changer de religion, en plein vol entre Dakar et Douala, afin que je partage ses propres convictions.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Dialogue interreligieux? Une façon de calmer le jeu quand les choses vont mal. Dans le contexte de mon pays, le dialogue est peut-être nécessaire entre ceux qui se disent "chrétiens". Nous sommes envahis par des sectes religieuses; les églises poussent dans toutes nos rues, et toutes parlent de Jésus mais ne supportent pas les catholiques. Leurs prédications commencent toujours avec des critiques négatives sur l'église catholique. Un bon pasteur doit se montrer dur envers les catholiques, une façon certaine de séduire les adeptes fatigués de l'église romaine. A dire vrai, je ne vois pas l'importance du dialogue dans ce contexte. L'indifférence ne serait-elle pas la meilleure attitude pour sauvegarder ma foi? Je ne veux pas parler d'autres religions parce qu'elles sont minoritaires ou inexistantes. Les pasteurs catholiques devraient revoir leur attitude face aux jeunes, la cible préférée des sectes. Ils se laissent facilement prendre par des promesses d'avenir souriant, parfois irréalistes.

Anonyme a dit…

Mon expérience immigré dans un pays européen me montre que le dialogue est très important dans la mesure où il favorise le respect de différences culturelles et religieuses. Si le dialogue doit être une occasion de s'imposer sur les autres ou de méconnaître leurs racines religieuses, tel dialogue ne peut être que source de conflit entre les peuples. Car chacun cherchera à se défendre. Le dialogue ne doit pas non plus être une occasion de polémiquer en cherchant la vraie religion. Le plus important, je crois est la conscience de l'être infini en chacun et chacune même chez les non pratiquants. Là où il y a vraiment l'amour, fruit de la bonté divine, le dialogue entre religions n'est même pas nécessaire parce que l'amour détruit toutes les barrières établies par la volonté humaine. Les religions devraient aider à construire un monde sans frontière, un monde plus juste et libre. Là seulement disparaîtra à jamais la question que j'entends souvent: "de quelle religion es-tu?"

Anonyme a dit…

L'incident de Benoit XVI a permis de se regarder dans les yeux en precisqnt sa propre identite religieuse, mais la mefiance est toujours visible. Nous venons d'essayer une rencontre inter religieuse dans le cadre de nos activites en paroisses mais les autres n'ont pas voulu venir chez nous, ils preferent un terrain neutre pour ne pas accorder plus d'iñportance aux autres. Quand ils nous inviteront chez eux, nous irons en toute simplicite; cette attitude montrera certainement que nous sommes ouverts aux autres. Le pire serait de refuser ce genre d'initiatives. Nous faisons donc ce aue nous pouvons, Dieu indiquer le chemin que nous devons prendre.
Mes excuses pour le clavier non français.